Une nouvelle rubrique pour voir les mots de la géographie

Nous avons initié une série de publications dont l’objectif est de donner à voir les mots de la Géographie. Notre idée est d’illustrer un concept, une notion, un enjeu avec un petit extrait de photographie aérienne issue de Géoportail (tous droits réservés), à laquelle nous associons les coordonnées géographiques pour en faciliter un éventuel usage pédagogique. Les publications vont s’enrichir progressivement, mais n’hésitez pas à nous contacter pour nous faire part de vos idées et bonnes trouvailles.

Les articles de cette rubrique sont disponibles soit à partir d’une vue d’ensemble, soit au format classique.

Voir la mer de Glace (et le développement du tourisme de montagne)

Les photographies aériennes de la mer de Glace servent souvent à illustrer le recul des glaciers sous l’effet du réchauffement climatique (la glace y a reculé de 2 km depuis 1850). Mais ce plus grand glacier de France (40 km²), situé sur le versant Nord du massif du Mont-Blanc sur le territoire de la commune de Chamonix (à la confluence de la vallée de l’Arve et du torrent de l’Arveyron que l’on observe ici en aval de glacier), illustre aussi l’anthropisation de la montagne sous l’effet de sa mise en tourisme.

Près d’un million de visiteurs viennent en effet observer chaque année ce site (la rétractation du glacier devenant en lui-même un sujet de curiosité) qui a été valorisé très précocement. Dès 1909 en effet, une ligne de chemin de fer à crémaillère permet d’accéder au Montenvers pour apprécier le panorama, tant valorisé par les écrits des premiers alpinistes, et que déjà plus de 12 000 personnes venaient visiter à dos de mulet à la fin du 19ème siècle. Après le train à crémaillère, le développement du tourisme de masse y a connu encore un développement supplémentaire avec l’ouverture en 1946 d’une grotte creusée dans le glace, reliée en 1960 au Montenvers par un téléphérique qui sera remplacé en 1988 par une télécabine plus performante pouvant transporter jusqu’à 1200 personnes par heure. Ces chiffres illustrent l’extrême anthropisation du glacier (du moins son entrée) et les aménagements que sa mise en tourisme a occasionné.

Avec la mer de Glace on voit donc apparaitre un nouveau type de tourisme de montagne, qui au départ s’était développé en tournant le dos à la montagne (c’était un tourisme de station dans les vallées, qui reposait sur la ressource en eau (thermalisme) et le bon air de la montagne (climatisme) – quand on sait ce qu’il en est aujourd’hui de la qualité de l’air des vallées alpines…-. Autour de Chamonix, c’est donc un véritable tourisme « de la montagne » qui s’est développé dès le début du 20ème siècle en appui sur l’ouverture de la ligne de voie ferrée dans la vallée (Compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon et la Méditerranée). Dès lors, malgré ses aménagements nombreux, et nonobstant l’importante économie qu’il engendre, le tourisme de masse est aussi une fenêtre sur l’originalité du milieu montagnard et sa fragilité. On notera ainsi, que le chemin (très pratiqué et visible sur la photo) qui redescend vers la vallée permet à l’œil géographique de s’exercer à l’observation de l’étagement montagnard. Des pelouses d’altitude (étage alpin) aux cultures et prairies de la vallée (étage collinéen) en passant par les forêts de conifères puis les forêts mixtes (conifères et feuillus) de l’étage montagnard, le parcours touristique vers la mer de Glace offre un panorama d’ensemble des étages de végétations en montagne et de leur valorisation par les sociétés locales.

Mer de Glace – Haute-Savoie – Coordonnées géographiques : 45.934274 , 6.921473 – Source : Géoportail (tous droits réservés)

Voir une mer de vigne (et les mutations du paysage languedocien)

La vigne occupe traditionnellement une place importante dans la trilogie méditerranéenne (avec le blé et l’olivier). Mais dans la plaine sédimentaire du Languedoc, la viticulture a fait l’objet d’une véritable spécialisation au cours du XIXe siècle, qui a transformé le paysage de jardins en une véritable « mer de vigne » – on retrouve notamment cette expression dans les écrits du géographe Maximilien Sorre en 1907. Regroupés en coopératives (toujours visibles sur les cartes topographiques), les vignerons languedociens expédiaient alors leur production dans toute la France grâce au déploiement du chemin de fer.

Pendant longtemps, cette monoculture intensive (couplée à la production d’un vin de faible qualité) a occasionné plusieurs crises de surproduction, qui ont provoqué des effondrements des cours et de violentes révoltes. Les acteurs du vignoble languedocien ont alors restructuré leurs activités selon deux axes. Le premier consiste à produire moins dans une optique de diversification des productions : les vignes sont arrachées au profit d’autres cultures dans un modèle de type huerta (céréales et cultures fruitières et maraichères). Par endroit, les surfaces en vignes ont ainsi été divisées par deux entre 1945 et 2010 (Legouy 2014), occasionnant de profondes restructurations paysagères (Arnal 2013). La seconde option consistait à opérer un virage qualitatif en s’engageant dans une labellisation de la production : les producteurs se sont individualisés et ont cherché à obtenir des appellations (aujourd’hui, 85 % de la production languedocienne est sous AOP). Se faisant, malgré de profondes mutations, le vignoble languedocien donne aujourd’hui des signes de stabilisation, avec le maintien par endroit de ce paysage particulier qui illustre la mise en place d’un système productif agricole spécialisé.

Plaine du Languedoc – Hérault – Coordonnées géographiques : 43.499196 , 3.20509 – Source : Géoportail (tous droits réservés)

Voir une mer de piscines (et les conflits autour de la ressource en eau)

En France, le nombre de piscines a plus que doublé en 15 ans, passant de 708.000 en 2000 à plus de 1,76 million en 20151source : Fédération des Professionnels de la Piscine . L’observation des vues aériennes confirme cette tendance qui illustre les ségrégations sociales et les enjeux autour de la ressource en eau.

On sait qu’un français consomme en moyenne 150 litres d’eau par jour2source : SOeS – SSP-Agreste, enquête eau 2008 : soit 55 000 litres par an. Ces 55 mᶾ (=55 000 litres) peuvent être rapportés au volume d’une piscine olympique (2500 mᶾ minimum) : ainsi, 45 français consomment l’équivalent d’une piscine olympique d’eau par an. Cependant, si on rapporte ce chiffre moyen au volume d’une piscine privée individuelle3même si la tendance est la baisse, la taille moyenne est de 8m x 4m x 1,6m selon la FFP qui est de 52 mᶾ, celui-ci est presque égal à la consommation d’eau moyenne d’une personne.

Certes les tensions croissantes autour de la ressource en eau sont aussi liées aux activités productives, mais l’usage domestique de l’eau pour les piscines individuelles est devenu une problématique dotée d’une forte charge symbolique, car elle illustre les conflits d’usage et les inégalités sociales autour d’une ressource fortement convoitée. Ces inégalités sont par exemple très fortes à l’échelle internationale : ainsi dans 19 pays du monde, la consommation domestique par jour et par personne est inférieure aux 20 litres minimum nécessaire à un être humain pour vivre en répondant à ses besoins physiologiques, sanitaires et sociaux4Source : Organisation Mondiale de la Santé ; tandis que dans 38 pays au contraire, elle dépasse 250 litres par jour et par personne (près de 600 litres pour un Nord-Américain). Toutefois, il s’agit là de moyennes nationales et annuelles, qui masquent les inégalités qui apparaissent en changeant d’échelle spatiale et temporelle.

En effet, la consommation d’eau est fortement concentrée dans l’espace et dans le temps. Ainsi, certaines zones comme les régions méditerranéennes ont un bilan hydrique négatif une partie de l’année (avec des précipitations inférieures à l’évaporation entraînant une situation de sécheresse estivale). Or le littoral et l’arrière pays méditerranéens sont très attractifs, notamment l’été, ce qui entraîne une pression démographique supplémentaire sur les ressources en eau (pour alimenter les piscines notamment). Or, c’est aussi à ce moment que la demande de l’agriculture est la plus forte, alors que c’est elle qui façonne une part de l’attractivité paysagère qui fait le succès de ces régions. Cette pression accrue témoigne ainsi des enjeux multiples autour de l’eau, qui est à la fois une ressource, un objet de conflit, et un patrimoine à protéger.

Sainte-Maxime – Var – Coordonnées géographiques : 43.300654 , 6.600605 – Source : Géoportail (tous droits réservés)

Notes

Notes
1 source : Fédération des Professionnels de la Piscine
2 source : SOeS – SSP-Agreste, enquête eau 2008
3 même si la tendance est la baisse, la taille moyenne est de 8m x 4m x 1,6m selon la FFP
4 Source : Organisation Mondiale de la Santé

Voir le risque d’inondation sur un fleuve côtier méditerranéen

anthropositionvalonmidiinindation-3La pression anthropique (vulnérabilité) dans une région où les cours d’eau sont marqués par le régime de la torrentialité (aléa), illustre la question des inondations (risque). La vallée du Var1c’est l’occasion de rappeler que nous sommes ici dans le département des Alpes-Maritimes, le département du Var voisin, est en fait le seul à porter le nom d’un cours d’eau qui ne coule pas sur son territoire, dans la périphérie de la ville de Nice (on note la présence du site du nouveau stade), est par exemple caractérisée par une forte occupation humaine avec la juxtaposition d’activités résidentielles, agricoles, industrielles et tertiaires sur un espace soumis à un risque de crue.

Cette vallée méditerranéenne se situe en effet sur un bassin versant montagnard où les cours d’eau ont un régime très inégal selon les saisons. Malgré sa faible longueur (114 km) le fleuve côtier est en effet marqué par deux étiages, un très bas en été, et l’autre très haut en hiver lorsqu’il grossit à mesure que la neige fond au printemps, et à nouveau à l’automne lorsqu’il reçoit les précipitations abondantes qui ruissellent après les orages. Cet aléa climatique (= probabilité d’un événement dangereux et inhabituel) rencontre ici une vulnérabilité accrue (= exposition des sociétés humaines à un aléa), puisque la vallée du fleuve est très largement anthropisée. Cet ensemble (aléa + vulnérabilité) constitue un risque d’inondation dont la réalisation (= catastrophe) est malheureusement récurrente. La crue exceptionnelle de 1994 reste l’une des plus spectaculaires, mais les inondations dans le Var (sur les différents fleuves côtiers) se répètent : juin 2010 et novembre 2011 sur l’Argens, janvier 2014 sur le Gapeau (etc.).

Schéma tiré de notre ouvrage : Bouron/Georges, 2015, Les territoires ruraux en France, p 209.

Face à ce risque, la réponse des société a longtemps été de chercher à limiter l’aléa en aménageant le lit du fleuve pour éviter les crues. On voit ici que de petites digues le long des deux routes qui entourent le fleuve permettent d’éviter le débordement du Var dans les plaines qui longent son lit, mais les rives sont régulièrement érodées. Aujourd’hui, la prévention s’oriente plutôt vers un ensemble de mesures visant à limiter la vulnérabilité. Aussi, les communes concernées appliquent un Plan de Prévention des Risques (PPR). Ce document, établi à l’échelle des communes en association avec les services de l’État, permet de cartographier les espaces sensibles afin d’orienter les politiques d’aménagement de la commune, et en particulier les zones à urbaniser… et surtout celles à ne pas urbaniser.

St-Isidore – Vallée du Var -Coordonnées géographiques : 43.710796 , 7.185788 – Source : Géoportail (tous droits réservés)

Notes

Notes
1 c’est l’occasion de rappeler que nous sommes ici dans le département des Alpes-Maritimes, le département du Var voisin, est en fait le seul à porter le nom d’un cours d’eau qui ne coule pas sur son territoire

Voir une ville fortifiée par Vauban : Neuf Brisach

Neuf Brisach fait partie des douze sites inscrits dans le Réseau des sites majeurs Vauban créé en 2005 et classé sur la liste du patrimoine de l’humanité de l’Unesco. Il s’agit de l’un des projets les plus aboutis de Sébastien Le Prestre, marquis de Vauban, ingénieur militaire et ministre de Louis XIV. La ville, fondée en 1697, se surimpose à la trame agricole préexistante. En effet, comme son nom l’indique, il s’agissait alors d’une création ex-nihilo destinée à compenser la perte du Vieux-Brisach, aujourd’hui Breisach am Rhein en Bade-Wurtemberg, situé juste de l’autre côté du Rhin devenu frontière. L’image laisse très bien voir le plan d’une ville nouvelle néoclassique, avec la place d’arme au centre d’une trame viaire orthogonale. La forme générale est celle d’un octogone entouré par plusieurs lignes de fortifications alternant remparts, fossés et glacis. Leur forme caractéristique permet aux défenseurs de pouvoir atteindre n’importe quel attaquant sans angle mort, tout en offrant peu de prise à l’artillerie. La couleur rose dominante et visible sur l’image est celle du grès rose descendu des Vosges jusqu’à la plaine du Rhin, un fossé d’effondrement tectonique.

Neuf-Brisach – Haut-Rhin – Coordonnées géographiques : 48° 01′ 08″ nord,7° 31′ 45″ est – Source : Géoportail (tous droits réservés)

Voir une côte vaseuse (slikke et schorre de la baie de Somme)

La baie de Somme est aujourd’hui reconnue sur le plan international pour sa richesse écologique. Comme d’autres milieux humides, c’est suite à la médiatisation des menaces d’extinction pesant sur de nombreuses espèces, qu’elle a fait l’objet d’une attention renouvelée, d’abord par les scientifiques, puis par le grand public, grâce à la médiation culturelle.

On insiste en effet aujourd’hui sur la fonctionnalité écologique et paysagère particulière de cette côte vaseuse. L’imbrication du domaine terrestre et aquatique dans ce marais littoral est caractérisée la slikke (vasière des littoraux recouverte quotidiennement d’eau salée) et le schorre ou “mollières” (milieu saumâtre recouvert lors des grandes marées, où pousse une végétation halophile – adaptée aux milieux salés) qui constituent des écosystèmes d’une grande diversité.

La baie de Somme est considérée comme un haut lieu ornithologique ; mais l’élevage y est aussi valorisé, puisque le goût particulier de la chair des moutons broutant dans la baie à marée basse a donné lieu à l’appellation AOC de « prés-salés » de la baie de Somme. Cette diversité des espèces et la labellisation de ses productions favorisent l’émergence des activités de loisirs liées au tourisme vert : pêche, chasse au gibier d’eau, cueillette et découverte de la nature.

Face à cette nouvelle pression anthropique, un arsenal de protection a été déployé pour la sauvegarde de ces milieux humides. La cueillette de salicorne (à titre professionnel et de loisir) est par exemple réglementée par arrêté préfectoral sur cet espace classé réserve naturelle nationale depuis 1994 (3420 hectares classés sur les 70 km² de la baie, soit la moitié). Cette zone humide exceptionnelle est par ailleurs inscrite dans le réseau européen Natura 2000 / Convention de Ramsar1du nom de la ville iranienne où  a été signé en 1971 ce traité international qui vise à inventorier, classer, et sanctuariser les zones humides.

Une utilisation durable de ces milieux passe en effet par la coexistence entre différentes fonctions :  écologique, économique, culturelle, scientifique et récréative. C’est dans ce but, face à sa notoriété croissante, que la baie de Somme a été labellisée “Grand Site de France” en 2011, afin d’obtenir des financements de l’État pour faire des travaux de réhabilitation et de gestion active du paysage, et accueillir durablement des visiteurs dans cet environnement particulier.

Baie de Somme – Manche – Coordonnées géographiques : 50.198372 , 1.648293 – Source : Géoportail (tous droits réservés)

Notes

Notes
1 du nom de la ville iranienne où  a été signé en 1971 ce traité international qui vise à inventorier, classer, et sanctuariser les zones humides

Voir un site de confluence en fond d’estuaire : l’Entre-deux-Mers

Le nom même de ce site, l’Entre-deux-Mers, témoigne bien de l’imbrication des éléments fluviaux et maritimes, là où confluent deux cours d’eau majeurs à l’échelle française, la Garonne qui vient du sud et la Dordogne venue de l’est. La particularité de cet estuaire est de posséder son propre nom, la Gironde, comme pour affirmer l’égalité des deux cours d’eau avant qu’ils ne se jettent dans l’Atlantique. Le site de confluence est un site contraignant par sa difficulté d’accès : il s’agit d’une presqu’île qu’on ne peut atteindre à pied sec que par un côté. C’est aussi une zone humide constitué de sédiments gorgés d’eaux (comme l’ont appris à leur dépens, dans un espace analogue, les constructeurs du musée des Confluences à Lyon). Ces contraintes ne découragent pas les convoitises et le site a attiré les activités liées à l’industrie pétrolière et gazière, qui profitent de la proximité avec l’approvisionnement par voie maritime. Le pétrole est en partie raffiné et en partie transformé en électricité par une centrale thermique.

On devine bien également les activités agricoles, l’agriculture sur les parcelles les mieux drainées et l’élevage sur les prairies humides ceintes par des haies, tandis que la viticulture est présente sur les pentes les mieux drainées, sur les terrasses surplombant le lit du fleuve, dans la partie sud-ouest de la carte.

Entre-deux-Mers – Gironde – Coordonnées géographiques : 45° 00′ 44″ nord, 0° 31′ 45″ ouest – Source : Géoportail (tous droits réservés)

Les collectivités territoriales et le big-bang intercommunal

Le paysage territorial français est largement chamboulé depuis le 1er janvier 2017 par la mise en application des nouveaux périmètres des intercommunalités. Suite à la loi NOTRe, ce sont en effet près de la moitié (45%) des EPCI à fiscalité propre qui ont évolué (fusion, extension…), afin de tenir l’objectif de réduction de nombre de groupements affiché par l’État (environ – 40%).

Se faisant, c’est tout une nouvelle géographie de la France qui émerge, avec des découpages auxquels nous ne sommes pas encore habitués. Une étude cartographique plus approfondie sera publiée prochainement par l’Association des Maires Ruraux de France1une partie a été publiée dans le numéro de février 2017 du magazine 36000 communes afin de mettre en évidence les enjeux liés à l’administration de ces nouveaux espaces de la vie démocratique. Mais en attendant, à la manière de notre publication à l’occasion de la fusion des régions, nous vous proposons ce « kit de survie » pour identifier les principaux changements, et se repérer dans les différents échelons de l’administration publique territoriale.

Version Noir et Blanc Imprimable

NB : Le sujet étant complexe et l’erreur étant humaine, si vous êtes un(e) spécialiste et que vous repérez une erreur ou une imprécision, n’hésitez pas à nous contacter pour nous le faire savoir !

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Notes

Notes
1 une partie a été publiée dans le numéro de février 2017 du magazine 36000 communes