La démocratie participative en une image

democratie participative

Résultat du vote sur le budget participatif de Paris publié sur Facebook par Anne Hidalgo, saisie d’écran, septembre 2014.

Les programmes d’histoire-géographie et d’éducation civique incitent à s’intéresser à la démocratie locale et à ses nouvelles formes d’expression. Les documents proposés par les manuels scolaires sont parfois peu satisfaisants. Cette image m’a intéressé car elle montre deux aspects de la démocratie participative, emboîtés : la participation directe des citoyens à la prise de décision, et la communication directe des élus par les réseaux sociaux. Lire la suite

Inside the Middle East, s’informer autrement sur le Moyen-Orient

Bonjour à tous, bonne rentrée à ceux qui reprennent, bonnes vacances à ceux qui repartent !

Un billet rapide pour évoquer ce journal en ligne réaliser par Sylvain Kahn, célèbre parmi les géographes pour animer une excellente émission sur France Culture intitulée Planète Terre. A écouter, toujours à 14h le mercredi mais désormais pour une heure entière.

Inside the Middle East ne se veut ni exhaustif, ni parfait mais cela reste intéressant pour ce que c’est : le point de vue d’un géographe sur une actualité complexe. Les nouveaux supports permettent aussi de nouvelles façon de s’informer, ce flipboard en est un exemple à mi-chemin entre le journal électronique et la revue de presse.

Accéder au journal en ligne

A l’Est, des villes américaines contrastées

Publiée à l’origine dans l’article consacré à Charlotte et au travail d’animation vidéo de Rob Carter, nous isolons ici, pour un usage libre, une version décontextualisée de la carte sur le dynamisme démographique des villes de l’Est des États-Unis. Pour rappel, nous nous étions intéressés à l’échelle des municipalités pour coller au plus près du sujet des fonctions métropolitaines traité dans le cas de Charlotte. Le périmètre de la population communale reste donc le cadre statistique utilisé ici, en y ajoutant une représentation de la population des aires métropolitaines ; façon d’appréhender rapidement le poids de la « suburbanization » dans les régions métropolitaines américaines (voir notamment Miami).

Faudrait pas froisser Charlotte

Pour ceux qui comme moi ont d’abord connu Charlotte par son équipe de basket, et feu le petit frelon bleu des Charlotte-Hornets, force est de constater qu’aujourd’hui encore ça bourdonne pas mal dans la plus grande ville de Caroline du Nord [1]: la croissance démographique y est de manière continue l’une des plus forte des États-Unis (réf. United States Census Bureau [2]) et son développement urbain semble frénétique. C’est cet aspect urbanistique que le travail d’animation-vidéo de Rob Carter traite de manière pédagogique et engagée. En permettant au spectateur de suivre en 9 minutes une histoire abrégée de la ville (à travers un processus de narration original mettant en mouvement des images aériennes de la ville), l’artiste fait revivre les strates de l’histoire urbaine de Charlotte, pour recréer le paysage de l’expansion d’une métropole américaine, jusqu’à son dénouement apocalyptique.

Lien Vidéo. Metropolis by Rob Carter – Last 3 minutes from Rob Carter on Vimeo.

L’intégralité de la vidéo est consultable sur le site internet de l’artiste.

http://www.robcarter.net/Vid_Metropolis.html

Tectonique des plaques urbaines à Charlotte

Vue dans le cadre de l’exposition « Rêves d’Icare » au centre Pompidou-Metz, qui traitait de l’influence de la vue aérienne sur la perception que les artistes ont du monde [3], l’animation de Rob Carter fait commencer l’histoire de la ville à partir des années 1750, sur un chemin forestier du territoire des indiens de Catawba [4] où l’on assiste à la construction de la première maison de colons (ce que ne renieraient pas les fans de Civilization…). De là, nous voyons la ville se développer avec dans un premier temps la prospérité de la ruée vers l’or, puis l’émergence d’une multitude d’églises (ce qui a rendu la ville célèbre), et enfin la naissance des infrastructures d’une ville moderne. Le film s’attarde alors tout particulièrement sur les effets du boom économique des 20 dernières années sur l’architecture urbaine, avant d’envisager sa chute. Lire la suite

Etats-Unis, deux cartes de l’agriculture niveau collège

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Deux cartes des fameuses « Belts » et des espaces ruraux et agricoles aux Etats-Unis. Une carte en couleurs pour vidéoprojecteur, une carte muette en noir et blanc à faire compléter par les élèves. La carte est pensée pour localiser les paysages ruraux étudiés en classe de sixième : les types d’orientation agricole sont donc simplifiés, mais même dans leur forme actuelle, ils restent trop complexes pour des 6e, à moins de nécessiter de longues explications. Les trous de la légende portent donc sur quelques mots-clés en lien avec l’étude des paysages ruraux. En revanche, cette carte peut constituer un point de départ à une étude plus approfondie en classe de Seconde. Notez que depuis le début des années 2000, la célèbre Corn Belt est devenue la Corn and Soy Belt. Cartes téléchargeables gratuitement pour usage pédagogique et non lucratif. Pour toute utilisation en ligne, merci de citer vos sources…

Qu’est-ce qu’un milieu ?

Un milieu est un espace caractérisé par des données naturelles et aménagé par les Hommes.

Un milieu est un espace caractérisé par des données naturelles et aménagé par les Hommes.La notion de milieu ou milieu « naturel » est difficile à appréhender. En France métropolitaine, il n’existe aucun espace entièrement naturel. Certains travaux montrent que même la forêt amazonienne a été aménagée depuis des siècles par ses habitants qui, en sélectionnant et en favorisant certaines espèces, ont modifié la composition de la couverture végétale.

La notion de milieu associe donc étroitement l’homme et la nature. On parle de données naturelles, mais elles ne sont pas nécessairement antérieures à l’action humaine. En effet, par son action sur le milieu, l’homme modifie la nature et peut aussi contribuer à favoriser la biodiversité. Par exemple, le bocage traditionnel offre une plus grande diversité d’habitats pour les espèces animales que la forêt qui le remplacerait s’il disparaissait.

Les actions de l’homme visent à exploiter les ressources du milieu. Ce faisant, il peut le menacer : c’est-à-dire déséquilibrer son fonctionnement. Les actions de protection doivent alors être mises en place, de préférence avant la dégradation. L’abandon d’un milieu qui cesse d’être exploité peut aussi le menacer. Ainsi, les paysages des montagnes sèches méditerranéennes sont d’origine anthropique (humaine) : elles sont le résultat de siècles de pâturage. Le recul de l’élevage peut conduire à un enfrichement des pentes et accroître le risque d’incendie.

Aux origines de la huerta valencienne : organigramme

organigramme-huerta-valencienne-facteursLa huerta de la région de Valencia en Espagne est un modèle de système agraire, dont on retrouve des avatars dans d’autres espaces comme le Midi français, dans le Comtat Venaissin par exemple. Il s’agit d’un espace de colutra promiscua associant des cultures fragiles et rentables comme les agrumes avec la trilogie méditerranéenne. Elle puise dans les héritages historiques de la région, notamment la culture arabo-musulmane qui a permis l’introduction de plantes nouvelles et la maîtrise de l’irrigation par gravité. On peut également la considérer comme un géosystème, en ce qu’elle est le produit de l’adaptation des sociétés humaines au milieu méditerranéen.

L’étagement des cultures dans le Haut-Atlas marocain

étagement des cultures, Haut-Atlas, Maroc, en couleursTexte, projet pédagogique et photographies : Stéphane Bouron, instituteur au Maroc
Blocs-diagrammes : Jean-Benoît Bouron

Présentation
À proximité du village d’Oukaïmeden, sur le versant ouest du Tarigt, plusieurs villages sont érigés dans la vallée du N’ougadir. Après l’abandon de l’extraction de barytine dans une mine située sur un versant au sud du village de Gliz, l’essentiel de l’économie est désormais agricole.
On distingue les cultures vivrières (pommes de terre, oignons et orge) des cultures de rente (pommes, noix et bulbes d’iris) sur les versants exploités tandis que les parties amonts colonisées par des genévriers servent de pâturages pour les caprins.
– Expliquer et comprendre un paysage
– Réaliser un croquis de paysage avec sa légende
– Connaître l’organisation d’une exploitation agricole Lire la suite

Zabriskie Point : la périurbanisation à Los Angeles en 1970

L’invité de la Géothèque : Benjamin Fauré, du site La Kinopithèque, qui traite régulièrement des relations en la géographie et le cinéma.

Dans Zabriskie Point, que Michelangelo Antonioni réalise en 1970, L.A. apparaît comme une métropole moderne, industrielle et ultra-sécuritaire (froideur des lignes urbaines, présence policière, agents de sécurité et caméras de surveillance). A travers ces thèmes, il est difficile de ne pas penser au célèbre essai de Mike Davis, City of Quartz (1990). Avec force détails, le sociologue urbain consacre tout un chapitre, « La forteresse L. A. », à l’inflation sécuritaire qui renforce selon lui les ségrégations raciale, sociale et spatiale. Le rapport que Zabriskie Point entretient avec City of Quartzest d’autant plus évident quand Antonioni étend sa critique à la consommation de masse qui génère tout l’artifice des paysages urbains (les panneaux publicitaires géants qui, de leurs sourires peints et de leurs slogans colorés, écrasent la rue et les passants), ou davantage encore quand il installe les promoteurs immobiliers, ceux que Davis nomment « la nouvelle pieuvre », à la tête de l’économie de la ville. Lire la suite

Géofiche : La France, 65 millions d’habitants

65,5 millions d'habitants soit 97 habitants par km²Population totale

La France compte environ 65,5 millions d’habitants en 2013. Il s’agit d’une estimation prévisionnelle. Avec une superficie de 675 417 km², le pays a donc une densité de 97 habitants par km². Si on retranche les DROM (Départements et Régions d’Outre-Mer), ce chiffre s’élève à 115 km². C’est peu par rapport à ses voisins européens, surtout du Nord, plus densément peuplés.

Le recensement

En France, le recensement de la population est accompli par l’Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques (INSEE). Depuis 1999 l’INSEE a cessé les recensements décennaux pour sonder une portion de la population française chaque année, mais la totalité des chiffres ne sont exploitables que tous les dix ans. Ainsi, le dernier recensement disponible est celui de 2009. Tous les chiffres donnés ci-après sont ceux de 2009. La France comptait alors 64,3 millions d’habitants dont 62,4 millions en France métropolitaine. Les femmes sont plus nombreuses (32 millions contre 30 millions d’hommes) car si à la naissance le nombre de garçons est supérieur, elles vivent plus longtemps.

6% d'étrangers en France

L’augmentation de la population française

La France a un solde naturel positif (+0,4 %) et un solde migratoire positif (+0,2 %) : son solde démographique est donc positif : la population augmente de 0,7 % chaque année. Les étrangers sont 3,8 millions. Le pays a gagné 4 millions d’habitants en 10 ans. La population française, cependant, vieillit. La part des moins de 45 ans a diminué, et celle des plus de 45 ans a augmenté.

La population active

La population active représente 30 millions de personnes en 2009. Il s’agit de toutes les personnes en âge de travailler ayant un travail ou en recherche d’emploi. Cela exclut les moins de 16 ans, les élèves, les étudiants, les retraités, et les personnes invalides.

La part des agriculteurs continue de diminuer, ils sont aujourd’hui moins de 500 000. Dans la population active ayant un emploi, les employés sont 7,5 millions, les professions intermédiaires 6,6 millions, les ouvriers 5,9 millions, les cadres 4,3 millions, et les artisans, commerçants et chefs d’entreprise sont 1,6 millions.

Source : INSEE 2013, INSEE 2009

Géofiche : 7 milliards d’humains sur la Terre

La population mondiale a dépassé les 7 milliards en 2011Population mondiale totale :

7,095 milliards d’individus en 2013. Les sept milliards ont été atteints en 2011. La population mondiale augmente chaque année de 77 millions de personnes. Le pays le plus peuplé du monde en 2013 est la Chine avec 1,349 milliard d’habitants, suivi par l’Inde (1,220 milliard), mais cette dernière pourrait doubler la Chine avant 2025. Presque un humain sur trois est soit chinois, soit indien.

 En troisième position, les États-Unis comptent 316 millions d’habitants. L’Union Européenne, considérée comme un ensemble, prendrait cette troisième place avec ses 505 millions d’habitants.

Source : estimations United States Census Bureau, 2013. Pour certains pays, les recensements datent de 2011 ou 2012.

193 Etats membres de l'ONUNombre de pays dans le monde :

Il est difficile de compter les pays car de nombreux territoires n’ont pas une pleine souveraineté (par exemple, le Groenland, les territoires palestiniens, Andorre). L’Organisation des Nations Unies (ONU) compte 193 Etats membres. Ce nombre a fortement augmenté lors de la décolonisation : le monde comptait 72 pays en 1945, 156 en 1975. Le dernier Etat a avoir adhéré à l’ONU est le Soudan du Sud, en 2011, après son indépendance du Soudan le 9 juillet 2011. Monaco, Andorre, Singapour, sont membres de l’ONU. On atteint le total de 195 pays dans le monde en ajoutant les deux Etats non membres de l’ONU mais ayant le statut d’Etat observateur : le Saint-Siège (Vatican) qui n’a jamais souhaité adhérer, et l’Etat de Palestine depuis le 9 novembre 2012.

Source : Nations Unies, 2013.

Géofiche : L’Asie domine le commerce maritime mondial

La capacité de la flotte de conteneurs dépasse les 500 millions d'EVPLe commerce maritime mondial :

« En janvier 2011, la flotte marchande mondiale avait presque atteint 1,4 milliard de tonnes de port en lourd (tpl), ce qui représente une augmentation de 120 millions de tpl par rapport à 2010. »

En 2010, la capacité des ports mondiaux atteint 530 millions d’équivalents 20 pieds (EVP). La Chine continentale atteint 24 % de la part du trafic des ports à conteneurs. La conteneurisation du transport maritime, commencée dans les années 1970, se poursuit : « la part de la flotte des porte-conteneurs dans la flotte mondiale est passée de 1,6 % en 1980 à plus de 13 % en 2011. » Mais les vraquiers et les pétroliers restent les navires les plus répandus, représentant respectivement 38 % et 43 % de la flotte mondiale.

Source : CNUCED, Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement, Etude sur les transports maritimes, 2011.

Commerce maritime mondial par type de transport : vrac, pétrole, conteneurs

Le conteneur, symbole de la mondialisation :

Inventé en 1956 par Malcom MacLean, un transporteur routier américain, le conteneur est une simple caisse de forme parallélépipédique en métal. Ce mode de conditionnement simplifie les ruptures de charge (le passage d’un mode de transport à un autre, par exemple du bateau au camion), permet de standardiser le transport et surtout facilite le stockage par empilement. Une seule firme chinoise (CIMC) contrôle la moitié de la production mondiale de conteneurs. La Chine produit les deux tiers des conteneurs du monde. Un conteneur coûte environ 1500 € et a une durée de vie de 15 ans.

Il existe trois longueurs différentes : 20, 30, 40 pieds (6, 9 et 12 mètres) pour 8 pieds de largeur (2,5 m). L’unité de mesure du trafic de conteneurs est l’EVP (équivalent 20 pieds). On estime qu’environ 12 millions d’EVP circulent en ce moment dans le monde.

Le leader mondial du transport de conteneurs est l’entreprise danoise Maerks.

Sources : Wikipédia, « conteneur », consulté en avril 2013
Conteneurinfo, consulté en avril 2013

La Chine, un quart du trafic de conteneurs

Classement des ports mondiaux :

Pour le trafic de cargos comme celui de conteneurs, les trois premières places sont occupées en 2011 par des ports asiatiques. Shanghai (Chine) arrive en tête avec 590 millions de tonnes et 32 millions d’EVP, suivi par Singapour : 531 millions de tonnes et 30 millions d’EVP. Pour le transport par cargo, le seul port non-asiatique est Rotterdam (Pays-Bas), en 4e position, avec 435 millions de tonnes, et 7 des 10 premiers ports sont chinois. Pour le transport par conteneurs, Rotterdam arrive en 10e position (12 millions d’EVP). 6 des 10 premiers ports mondiaux sont chinois pour le transport par conteneurs.

Source : American Association of Port Authorities (PDF), 2013

Carte de situation du Vent des Forêts

A la suite du petit article qui se proposait de décrire l’inscription spatiale d’une œuvre de l’Espace Rural d’Art Contemporain du Vent des Forêts, certains m’ont interrogé sur la localisation précise de ce site dans le département de la Meuse.

Et puisque le site internet du VdF ne propose qu’une infographie sommaire pour illustrer « comment venir au VdF« , je me propose de partager cette carte de situation, très légèrement problématisée, que j’avais dans mes cartons et que j’ai rapidement modifiée dans un esprit « chargé de communication » pour insister sur l’aspect de l’accessibilité.

Au passage, cela peut introduire une réflexion sur le statut des espaces de faible densité, leur attractivité et leur accessibilité, au regard des nouvelles formes de pratiques de la Culture et de l’art contemporain. Espace isolé, en marge des principaux leviers de développement local, le VdF contribue à la construction de nouvelles aménités, qui sont autant de pratiques sociales et de tourisme/loisirs articulées entre les espaces naturels, les bourgs ruraux, les petites villes, les centres urbains régionaux, et les métropoles internationales. Un bel exemple de dialectique entre mobilité et proximité en somme…

Contrôle des espaces océaniques

Les espaces océaniques

Les eaux intérieures regroupent les cours d’eau, les lacs, les ports, certaines parties de mer séparant le continent avec les îles péri-continentales. Certains chenaux d’accès aux ports sont aussi considérés comme des eaux intérieures. Dans un rayon de 12 MN (miles nautiques, 1 MN = 1,8 km) à partir de la ligne de base, correspondant à la laisse des basses mers (zéro hydrographique), s’étend la mer territoriale. Elle appartient de plein droit à l’État riverain, qui y exerce sa souveraineté. La Zone Économique Exclusive (ZEE) s’étend dans un rayon de 200 MN à partir de la ligne de base. L’État riverain dispose d’un droit d’exploitation économique des ressources halieutiques (pêche) ou minières (pétrole, minerais, métaux) ou renouvelables (éolien offshore). Les enjeux actuels, pour les États, consistent à obtenir l’extension de ces prérogatives à tout le plateau continental, dans la limite de 350 MN, afin d’exploiter les nombreuses ressources du plateau (nodules polymétalliques…), jusqu’au talus qui le borde. Au delà, il s’agit de la haute mer, les eaux régies par des conventions internationales, où règne parfois la loi du plus fort.

Merci à Donatien Cassan pour ses conseils et corrections de l’illustration.

Le littoral breton : modèle théorique (bloc diagramme)

littoral breton bloc diagramme

Je rappelle qu’un bloc diagramme est un exercice de modélisation de la réalité qui n’a pas pour objectif d’en être une représentation exhaustive et fidèle, mais de dégager des éléments d’interprétation dans un objectif pédagogique. Comme tout document pédagogique, il comporte des raccourcis et des simplifications : à ce titre il n’est pas une production scientifique. Le document d’appui est ici la carte de Saint-Pol-de-Léon au 1/50000, mais l’illustration se veut plus générale du littoral breton.

Le relief de la Bretagne intérieure est marqué par un sous-sol granitique (1) et un modelé en « creux et bosses » caractéristique de l’érosion des plis hercyniens. Au contact avec la mer, ce relief donne des embouchures profondes, les abers (2), des vallées ennoyées par la transgression flandrienne. Le littoral est marqué par une côte très ciselée. Les plages de fond de baie (3), avec un estran de largeur modeste, occupent les rentrants. Les saillants sont caractérisés par des pointes rocheuses (4), des presqu’îles, et des îles (5).

Ce littoral attire plutôt un tourisme familial d’habitués qu’un tourisme de masse, mais des aménagements de loisirs sont visibles : accès aux plages (3), centres de vacances, complétées par une offre diffuse dans l’arrière-pays.

Les agglomérations (6) sont ici symbolisées par quelques maisons, il s’agit souvent d’unités urbaines petites ou moyennes, de plusieurs milliers d’habitants. L’activité de pêche reste vivace et pourvoyeuse d’emploi dans de nombreux ports (6) ; s’y ajoutent les navettes touristiques vers les îles ou les ports voisins. Les ports servent aussi à l’import d’intrants agricoles et à l’export des produits agro-alimentaires.

La structure traditionnelle de l’arrière-pays est le bocage (7) : il s’agit d’une structure d’enclos, où les prairies et les cultures sont ceintes par des haies vives. L’habitat y est dispersé en fermes identifiées par des toponymes (lieux-dits), l’eau y est abondante sur un sous-sol imperméable (1), sous forme de cours d’eau et de mares. Cette structure s’est spécialisée dans l’élevage bovin laitier notamment sous l’influence de la PAC (1962). La modernisation de l’agriculture a souvent pris la forme d’un remembrement (8) ou d’un réaménagement foncier, ce qui peut se traduire par l’arrachage des haies et l’augmentation des surfaces de labours ou de prairies dite artificielles. Le système breton s’appuie sur une main d’œuvre bien formée et organisée (rôle des organisations de jeunesse comme les JAC) qui investit rapidement dans l’élevage intensif (9) porcin ou avicole. Les conséquences environnementales sont bien connues : infiltration des matières azotées consécutive aux épandages massifs et eutrophisation des cours d’eau (10) dont l’un des corolaires est le développement d’algues vertes (11), peut-être un peu caricatural sur le document. Le Nord du Finistère est parfois qualifié de « ceinture dorée » en raison de la production importante de fruits et légumes, souvent sous serres (12).

Ces activités sont liées à la présence de voies de communication (la voie rapide construite dans les années 1970 au cours du « plan routier breton » n’a pas été représentée car plutôt en retrait du littoral pour éviter les embouchures profondément échancrées de cours d’eau, on lui supposera donc une voie d’accès (13). La Bretagne reste enfin la première région pour les emplois dans le secteur agro-alimentaire. Les établissements industriels (14), nombreux, se chargent de transformer et de conditionner les produits de l’élevage, du maraîchage, et des produits de la mer (pêche, aquaculture)

Les dynamiques démographiques sont moins impressionnantes que sur d’autres littoraux moins périphériques, mais on observe une périurbanisation (15), modeste compte-tenu de la population totale des unités urbaines, mais secondée par l’existence de résidences secondaires. Le phénomène est sous représenté sur l’illustration, parce que c’est très long de dessiner beaucoup de petites maisons.

Remerciements à PMG pour ses conseils critiques.

Ils sont fous, ces Romains !

Google Map au temps des Romains : un vrai voyage dans le temps vous est proposé par une équipe d’historiens, de géographes et d’informaticiens de l’université de Stanford.

Prenez vos mules favorites – pas les chaussures – pour transporter vos provisions. Saisissez votre bouclier et arborez fièrement votre armure.
En route pour un Roma – Lugdunum ou encore un Londinium – Jerusalem (ah! ça n’a pas changé de nom?)
Aussi précise que la carte américaine au double o, cette réalisation s’appuie les routes de l’empire romain du IIIe siècle et calcule les itinéraires de l’époque en fonction de la vitesse (le plus rapide), de la distance (le plus court), du prix (le moins cher), de la date (mois de l’année) et autres options (à pied, à cheval, en marche militaire, etc.)

Par toutatis, comment peut on faire ça? 

Il suffit de recréer un réseau de 84 000 km (en comptant les 900 routes maritimes répertoriées) et de l’agrémenter de 750 lieux de passage en s’appuyant sur de nombreux travaux d’historiques.

http://orbis.stanford.edu/#

Pour finir, il vous faudra compter 42 jours pour le premier voyage évoqué dans ce billet et 54 jours pour le second si vous voyagez en janvier.
Oui, il est vrai qu’on est souvent plus lourd après les fêtes.

 

Les Parcs Naturels de France

carte parcs naturels france

Mise à jour de la carte des Parcs Nationaux de France. De nombreux Parcs ont été créés depuis la première version de cette carte en 2007. La politique des parcs nationaux en France commence en 1963 avec la Vanoise. Puis suivent : Port-Cros, les Écrins, les Pyrénées, les Cévennes, le Mercantour. Le premier parc en outre-mer est créé en Guadeloupe en 1988, suivi par la Guyane en 2007. Les parcs récents sont surtout marins : Iroise, Mayotte, Golfe du Lion, Calanques (avec une partie terrestre), estuaires picards, Glorieuses et enfin Bassin d’Arcachon en 2012.

Leur but est la protection de milieux relativement « sauvages » et d’espèces animales au végétal. Ainsi le parc du Mercantour a joué un rôle dans la réintroduction du loup dans les Alpes à partir de meutes italiennes. Les Parcs Nationaux comportent deux zones distinctes. Le « cœur de parc » ou « zone centrale » fait l’objet des mesures de protection les plus strictes. Cet espace ne comporte théoriquement pas d’habitat humain permanent, à l’exception de 80 habitants dans les Cévennes. La « zone d’adhésion » ou périphérique, comporte des espaces adhérents du Parc mais où les activités humaines sont davantage prises en compte dans la protection de l’environnement.

Les mesures de protection sont différentielles, elles peuvent ne pas s’appliquer à tous les espaces du parc. Elles sont nombreuses, citons à titres d’exemple : l’interdiction du bivouac, de faire du feu, du VTT, des sports aériens, des prélèvements, de la chasse, des animaux domestiques… Comme toujours dans la préservation des espaces naturels en France, ces interdictions sont associées à des mesures de sensibilisation. A ce titre, les « maisons du parc » informent les visiteurs sur les milieux naturels.

MarineTraffic, la mondialisation par les échanges maritimes

Capture du site le 18 octobre 2012 à 10h44

Le site MarineTraffic.com permet d’observer en temps réel la circulation maritime dans la plupart des zones du monde. Les navires sont légendés en fonction de leur affectation : cargos, tankers, passagers… Un clic sur un navire permet d’obtenir un très grand nombre de renseignements, notamment le pavillon (on peut constater l’ampleur du phénomène des pavillons de complaisance) et souvent une photographie. Lire la suite

La Kinopithèque, du cinéma et de la géographie

Blog invité
SPRAWL
VAMPIRIQUE ET BANLIEUE PAVILLONNAIRE A LAS VEGAS


David Hockney, A lawn being sprinkled, 1967, Collection privée, Los Angeles.

La peinture A lawn being sprinkled de David Hockney inspire un contrôle parfait de l’espace. La pelouse, la villa, la palissade sont des rectangles de différentes tailles distribués comme sur une œuvre de Mondrian. Ni cascade, ni flaque, l’eau expulsée du système d’arrosage automatique est un élément maîtrisé. Hockney peint ces jets d’eau sous la forme de huit triangles isocèles, pointe en bas, qui régulièrement répartis sur un plan-pelouse créent la profondeur. Malgré le ciel bleu et l’arrosage, le tableau peine à donner une impression d’humidité ou de fraîcheur. Les seuls éléments « naturels » sont deux plantes et deux arbres [3] aux formes complémentaires qui ont été placées au fond de la composition. Ainsi proportionnés et répartis, ces pauvres végétaux paraissent fragiles au milieu de la structure géométrique qui s’impose, les accule (contre la maison) ou les coupe (derrière la palissade). Pas d’horizon, rien d’immense, l’espace circonscrit est à taille humaine comme une maison avec jardin. L’impression de contrôle de l’espace est accentué par le cadre de la toile, un carré qui enferme l’ensemble, ciel y compris. Les couleurs utilisées sont attendues : vert-pelouse, bleu-ciel, gris-béton. Tout est familier. Rien qui n’échappe à celui qui observe le paysage, ni qui puisse le perturber. Pas une mauvaise herbe, pas un nuage, pas un intrus. Tout est donc sous contrôle, rassure et place le spectateur en sécurité. Cette sécurité n’implique cependant pas pour autant le confort. Le lieu (peut-être la cellule privative d’une gated community), aussi propre et sécurisé soit-il, ne donne pas nécessairement envie de s’y installer.

(… Lire la suite sur : http://www.kinopitheque.net)