Voir la France métropolitaine

france-2Nous initions aujourd’hui une série de publications dont l’objectif est de donner à voir les mots de la Géographie. Notre idée est d’illustrer un concept, une notion, un enjeu avec un petit extrait de photographie aérienne issue de Géoportail 1tous droits réservés mais nous considérons qu’il s’agit là d’une citation 🙂 , à laquelle nous associons la référence à la carte IGN correspondante pour en faciliter un éventuel usage pédagogique.

Pour commencer, prenons de la hauteur avec cette vue qui embrasse l’ensemble de la France métropolitaine, terme d’usage2les territoires français situés outre-mer (la Guadeloupe, la Guyane, la Martinique, la Réunion et Mayotte) disposent exactement du même statut légal que les régions et départements dits métropolitains qui désigne la partie de la République française localisée en Europe. Cette partie métropolitaine (Corse comprise) s’étend sur 551 500 km2, soit 80 % du territoire total de la République. Au 1er janvier 2016 (source Insee) le territoire métropolitain compte environ 64,5 millions d’habitant, soit 96 % du total des habitants du pays. Dès lors la densité de population y est plus forte : 118 hab/km² en France métropolitaine contre une moyenne de 104 hab/km² sur l’ensemble du territoire national.

Notes

Notes
1 tous droits réservés mais nous considérons qu’il s’agit là d’une citation 🙂
2 les territoires français situés outre-mer (la Guadeloupe, la Guyane, la Martinique, la Réunion et Mayotte) disposent exactement du même statut légal que les régions et départements dits métropolitains

Le retournement démographique des campagnes françaises

Nous publions ici en couleur des documents extraits de notre ouvrage : Pierre-Marie Georges et Jean-Benoît Bouron, 2015, Les territoires ruraux en France, une géographie des ruralités contemporaines, Ellipses, Paris, 454 p.

L’imaginaire décliniste associé aux campagnes françaises demeure très présent dans la société française. Longtemps alimenté par le jugement de valeur contenu dans l’expression « exode rural » qui a été portée aux nues par des générations d’analystes, l’idée d’une primauté de la ville sur les campagnes n’a cessé de se développer. La récente pensée performative associée à l’idée de métropolisation ne semble en être qu’une énième expression, déliant les langues de ceux qui veulent en finir avec le rural, tandis que le solde naturel tend à s’équilibrer. En effet, après les retraités, se sont dorénavant de jeunes actifs qui s’installent, et qui contribuent à travers leur parcours familial à rendre positif le solde naturel : c’est la phase de revitalisation.

Au final, s’il n’est pas question de contester l’emprise des armatures urbaines dans l’organisation des espaces contemporains, l’examen des dynamiques démographiques montrent tout le rôle joué par les espaces ruraux dans les modes d’habiter la France de 2016.

La Champagne viticole

Poursuivant notre exploration des appellations d’origine contrôlée1voir aussi l’article sur les nouvelles régions et les fromages, nous publions une simple carte de localisation des vignobles de Champagne, dont l’organisation permet de mettre en évidence la diffusion d’un modèle agro-industriel à toute une région viticole. L’image du Champagne, produit mondialisé et concurrencé2dont on parle par exemple des imitations californiennes dans le débat actuel sur le Tafta, reste historiquement associée à la montagne de Reims dont le site permettait d’articuler un bassin d’approvisionnement formé par les coteaux historiques, avec des unités de production implantées dans des caves souterraines, et des espaces de commercialisation en ville incarnés par les célèbres « maisons de Champagne ». Devenu un patrimoine remarquable reconnu par la labellisation récente de l’UNESCO3en 2015, la Champagne viticole est en réalité beaucoup plus étendue. Vignoble Champagne Géothèque-01

 

Les 14 sites reconnus par la dénomination « Coteaux, maisons et caves de Champagne » retenue par l’UNESCO permettent en effet de mettre en valeur un paysage agro-industriel spécifique Lire la suite

Notes

Notes
1 voir aussi l’article sur les nouvelles régions et les fromages
2 dont on parle par exemple des imitations californiennes dans le débat actuel sur le Tafta
3 en 2015

Un an de plus en Syrie… 5 années de guerre civile, 5 millions de réfugiés.

Carte des réfugiés syriens 2016-01

Voici une nouvelle version mise à jour de la carte des réfugiés syriens, qui se passe malheureusement de commentaires. On renverra le lecteur aux sources mobilisées, déjà explicitées et commentées dans nos articles précédents, notamment la version 2015. Par ailleurs, l’article initial sur le camp de Zaatari permet de comprendre notre démarche.

Le top 20 d’une année de Géothèque sur Facebook (01-10)

Depuis le mois de février 2015, la Géothèque a étendu ses activités en proposant la publication quotidienne, sur la page Facebook de l’association, d’un lien vers une curiosité géographique. Sans prétendre rejoindre les rangs des curateurs de l’actualité géographique (chers à notre ami François Arnal1voir son excellent scoop.it), ces publications nous permettent de dresser un large panorama de ce qu’est la géographie pour nous : une boîte à outils pour observer le monde.

Aussi, après près de 400 publications en 12 mois, nous vous proposons de recenser ici les 20 post qui ont été les plus populaires sur notre page2selon un savant algorithme à partir des données de facebook sur la portée et l’engagement des publications en fonction du nombre d’amis de la page au moment de la publication.

Cette semaine les publications classées de la 1ère à la 10ème place :

n°10 – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – –

spilhaus2La projection de Spilhaus : quand les océans sont au centre du monde

Publié le 14/09/15

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Notes

Notes
1 voir son excellent scoop.it
2 selon un savant algorithme à partir des données de facebook sur la portée et l’engagement des publications en fonction du nombre d’amis de la page au moment de la publication

Le top 20 d’une année de Géothèque sur Facebook (11-20)

Depuis le mois de février 2015, la Géothèque a étendu ses activités en proposant la publication quotidienne, sur la page Facebook de l’association, d’un lien vers une curiosité géographique. Sans prétendre rejoindre les rangs des curateurs de l’actualité géographique (chers à notre ami François Arnal1voir son excellent scoop.it), ces publications nous permettent de dresser un large panorama de ce qu’est la géographie pour nous : une boîte à outils pour observer le monde.

Aussi, après près de 400 publications en 12 mois, nous vous proposons de recenser ici les 20 post qui ont été les plus populaires sur notre page2selon un savant algorithme à partir des données de facebook sur la portée et l’engagement des publications en fonction du nombre d’amis de la page au moment de la publication.

Cette semaine les publications classées de la 11ème à la 20ème place :

n°20 – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – –

archipel palestineL’archipel de Palestine orientale (une des cartes du monde diplo la plus reproduite)

http://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2009-04-30-L-archipel-de-Palestine-orientale

Publié le 22/05/15

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Notes

Notes
1 voir son excellent scoop.it
2 selon un savant algorithme à partir des données de facebook sur la portée et l’engagement des publications en fonction du nombre d’amis de la page au moment de la publication

Le rural dans les mailles du filet territorial

On peut dire, sans imaginer heurter quiconque, que les débats sur la (les) réforme territoriale ont creusé des sillons qui ont profondément marqué le paysage politique et sociétal de l’année 2015. Entre ceux qui défendent les principes d’une cure d’amaigrissement du mille-feuille territorial, ceux qui déconstruisent l’image trompeuse d’un « big-bang territorial », ceux qui soulignent la cohérence économique des réformes engagées, ceux qui craignent l’émiettement des principes d’égalité territoriale, et ceux qui au contraire revendiquent l’émergence de nouvelles échelles locales propices à l’innovation territoriale…, rarement l’actualité politique et législative a autant contribué à alimenter la dispute autour d’un objet géographique particulier : le territoire. Appliqué aux espaces ruraux, l’imbroglio territorial peut être sujet à encore plus d’interprétations. Car si l’on a vu dans un article précédent que la question des espaces vécus de la ruralité n’allait pas de soi, celle liée à sa définition territoriale n’en est pas moins complexe. Dès lors, pour tenter d’apporter un éclairage sur cette question des périmètres qui organisent la vie des territoires, nous poursuivons la publication en couleur d’éléments tirés du Bouron-Georges, même si nous ne pouvons que conseiller de s’y référer dans le détail, étant donné la nature complexe du sujet.

Maillage de l'espace rural : étude de cas théoriqueLe titre de l’infographie précise alors directement notre objectif : en parlant de « maillage territorial », on s’attache à décrire les multiples emboîtements, superpositions, recoupements des mailles qui organisent la définition des territoires ruraux. L’idée n’est donc pas de contribuer au débat territorial en prônant telle ou telle efficience, Lire la suite

La Géothèque au cœur des négociations sur le climat…!

outre-mer-géothèqueSouhaitant promouvoir la mobilisation des territoires ultra-marins dans la lutte contre les changements climatiques lors de la Cop21, le ministère des Outre-mer a sollicité la Géothèque pour utiliser le planisphère de l’Outre-mer français publié sur notre site.
Et alors que les négociations battent leur plein, l’équipe du ministère vient de nous envoyer ces photos prises au sein du pavillon de la France, dans la zone officielle des négociations ; avec le commentaire suivant : « la carte que vous avez réalisée nous aide grandement à promouvoir les Outre-mer et leurs efforts contre les changements climatiques auprès des représentants des différents pays« .
Si les résultats sont concluants on pourra donc dire que notre modeste association a œuvré à sauver l’humanité…! 😉

Cop21-2 Voir la suite

Carte : voir la France entière au 1/25 000

Mise à jour du 28//01/16 : Le texte original qui suit évoque la pertinence de la couche scan25 pour l’analyse géographique à différentes échelles. Contacté et apparemment sensibilisé à la question, le Géoportail a finalement exaucé nos vœux :

Voici le genre de titre qui ne va faire frissonner qu’une poignée de passionnés de la carte topo, et encore faut-il l’expliquer ; mais il faut avouer que cet article fait suite à de longues minutes d’émerveillement devant le Géoportail, que quelques mails d’information aux collègues n’ont cessées d’entretenir. L’objet de tant de brillance dans nos yeux ? Une option passagère (ou un bug…) permettait de maintenir la couche d’information « Top 25 » à toutes les échelles. Cette possibilité soudaine et éphémère était alors l’occasion de constater que la couche d’information du 25 000ème, qui est le standard de l’analyse à grande échelle (la petite…), s’avère particulièrement pertinente à petite échelle.

Carte_France_25000_EcranVersion Haute-Qualité disponible en .pdf en téléchargement : Carte_France_25000_Qualité

Si l’option n’est malheureusement aujourd’hui plus disponible, j’ai Lire la suite

AOC/AOP laitières : le match des nouvelles régions

L’infographie principale est reproduite en fin d’article – pour y accéder en taille réelle, cliquez sur l’image.

AOC laitières par régionsFinalrevuPMGFinal-01-01Les français vont-ils en faire tout un fromage ? Car avec le nouveau découpage territorial, c’est toute l’architecture des référents identitaires régionalistes qui vacille…, et c’est une part de notre géographie culturelle qui se recompose1même s’il faut bien rappeler que celle-ci ne cesse jamais de se recomposer et qu’il faut avoir à l’esprit que ce que l’on appelle aujourd’hui la « tradition » est souvent un construit social fruit de nombreuses adaptations et inventions. Dans ce contexte, la France des fromages2pour tout savoir sur ce sujet, je ne saurais trop recommander la lecture de La France fromagère de Claire Delfosse m’est apparue comme un potentiel sujet géographique pour éclairer le débat régional : car d’une part, ces productions agricoles spécifiques et localisées (avec leurs enjeux agricoles, techniques et environnementaux) contribuent à l’économie de filières productives insérées dans la mondialisation  ; et d’autre part, les fromages sont devenus des produits de terroirs, reconnus et appropriés par des consommateurs du monde entier (comme sur la photo n°1), et identifiés pour leur lien avec la valorisation des paysages des régions françaises et du patrimoine culturel du pays.

Prise dans un supermarché à Chicago, cette photo témoigne du succès des produits de terroirs et spécialement des fromages frnaçais à travers la monde malgré les contraintes sanitaires et législatives. Ici un Munster représente la région ALCA aux Etats-Unis !

Prise dans un supermarché à Chicago, cette photo témoigne de l’attractivité du modèle « terroir » incarné par les fromages, malgré les contraintes sanitaires et législatives. Ici un Munster représente la région « ALCA » auprès des consommateurs américains ! (PM Georges – 2012)

Ces jeux d’échelle témoignent du pouvoir géographique des fromages. Car d’une part, on peut dire que la région (le territoire de production) sert à vendre le produit : l’origine géographique est un critère de qualité pour le fromage ; et que d’autre part, le produit (un terroir spécifique) sert à valoriser à la région : le fromage est un critère de qualité d’une région. Forts de ce double lien avec leur région, Lire la suite

Notes

Notes
1 même s’il faut bien rappeler que celle-ci ne cesse jamais de se recomposer et qu’il faut avoir à l’esprit que ce que l’on appelle aujourd’hui la « tradition » est souvent un construit social fruit de nombreuses adaptations et inventions
2 pour tout savoir sur ce sujet, je ne saurais trop recommander la lecture de La France fromagère de Claire Delfosse

Une typologie des bassins de vie à dominante rurale – le Bouron/Georges en couleurs

Comment définir et délimiter les campagnes françaises ? Plus de vingt pages sont consacrées à la question du maillage de l’espace rural dans l’ouvrage que nous avons publié récemment (Bouron & Georges, 2015) et que nous avons déjà présenté à plusieurs reprises. Aussi, sans revenir sur l’ensemble de ces enjeux, nous continuons à poursuivre l’objectif d’enrichir la lecture de l’ouvrage papier grâce à la publication en ligne et en couleurs de documents issus du livre.

La carte reproduite ici ponctue dans l’ouvrage un long développement sur la complexité de la question territoriale en France, et vise à présenter une typologie développée par Pierre Pistre dans sa thèse1Pierre Pistre, Renouveaux des campagnes françaises : évolutions démographiques, dynamiques spatiales et recompositions sociales , Université Paris-Diderot – Paris VII, 2012 – thèse en ligne sur les dynamiques démographiques des campagnes françaises. Cette carte, qui permet grâce à l’analyse statistique de caractériser et d’identifier les différentes dynamiques spatiales et sociales à l’œuvre dans les territoires ruraux, nous semblait en effet à même de conclure cette partie très technique, en montrant une application concrète à partir du zonage des bassins de vie.

Typologie Bassin de Vie Espace Rural PistreC’est la DATAR (Délégation interministérielle à l’aménagement du territoire et à l’attractivité régionale) et l’Insee qui ont créé le néologisme de bassin de vie en 2003 en le définissant comme la « plus petite maille territoriale » française Lire la suite

Notes

Notes
1 Pierre Pistre, Renouveaux des campagnes françaises : évolutions démographiques, dynamiques spatiales et recompositions sociales , Université Paris-Diderot – Paris VII, 2012 – thèse en ligne

Parution du Bouron/Georges : Les territoires ruraux en France

Pour accéder à la fiche du livre sur le site de l’éditeur : cliquez ici ;

Pour lire la recension de l’ouvrage par Catherine Didier-Fevre pour les Clionautes : cliquez ici

Pour lire la recension de l’ouvrage par Xavier Leroux pour les Clionautes : cliquez ici

Pour lire la recension de l’ouvrage dans la revue Population&Avenir : cliquez ici

C’est un tout petit événement dans le monde de l’édition, mais c’est une belle aventure pour deux géothécaires : Jean-Benoît et Pierre-Marie sont heureux de vous annoncer la naissance du Bouron/Georges*, fruit de la rencontre de leurs regards et de leurs connaissances sur les territoires ruraux français. Bref, nous sommes contents !

Jean-Benoît BOURON et Pierre-Marie GEORGES, Les territoires ruraux en France, une géographie des ruralités contemporaines, Ellipses, Paris, 454 p., N°9782340006379, 2015. parution le 8 septembre 2015, 29.00€

Jean-Benoît BOURON et Pierre-Marie GEORGES, Les territoires ruraux en France, une géographie des ruralités contemporaines, Ellipses, Paris, 454 p., N°9782340006379, 2015. parution le 8 septembre 2015, 29.00€

Le livre est publié aux éditions Ellipses, que l’on remercie d’une part pour leur accompagnement et la confiance qu’ils nous ont accordée, en particulier Anne Lacambre, d’autre part pour le beau flyer promotionnel qu’ils ont préparé :

Flyer Bouron-Georges – Les territoires ruraux en France

Aussi, si le visuel de couverture ne suffit pas à vous convaincre de courir l’acheter chez votre libraire préféré, ou ici, ici, ici, ici, ici ou ici…, le descriptif de la 4ème de couverture aide à préciser les contours de l’ouvrage :

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Des AOC à la carte : cartographier les appellations d’origine contrôlée

Cet article propose un jeu de 4 cartes sur les AOC/AOP françaises. Il s’agit ici de revenir sur la genèse de ces cartes. Pour un commentaire plus complet et problématisé sur la place des AOC et des produits de terroir dans la dynamique des espaces ruraux, nous renvoyons le lecteur vers le Bouron-Georges*, dont la publication prochaine permettra de retrouver deux des cartes présentées ici.

* Jean-Benoît BOURON & Pierre-Marie GEORGES, Les territoires ruraux en France, une géographie des ruralités contemporaines, Ellipses, Paris, 454 p., 2015. (disponible à partir du 8 septembre 2015).

CaptureAOC

À l’heure de l’open-data et de la profusion de productions (carto)graphiques qui l’accompagnent, l’adage qui veut que « faire une carte, c’est faire des choix » passe parfois au second plan. Pourtant, derrière l’apparente simplicité de l’usage de l’outil cartographique, apprendre à analyser les informations que l’auteur a choisi de représenter (ou choisi d’omettre) est un enjeu tout aussi important que le résultat cartographique en lui-même.

Pour prendre du recul sur une carte, on examine généralement le système de projection utilisé, on caractérise les échelles employées, on étudie la sémiologie adoptée (les couleurs, les trames, les symboles et les figurés), on scrute les délimitations, on décompose la légende, et bien entendu on porte une attention toute particulière à la ou les sources mobilisées. Ceci est le point de départ de toute analyse critique d’un document cartographique. Pourtant ce réflexe du géographe est loin d’être automatique ; et alors que la nécessaire éducation à l’image animée commence à s’imposer comme réflexe éducatif, il semble tout aussi essentiel en info-cartographie d’exercer les lecteurs à comprendre ce qui est représenté, avant de comprendre la représentation.

Lire la suite et découvrir les cartes

Un an de plus en Syrie… une cartographie actualisée des réfugiés syriens

La date du 15 mars a été une nouvelle fois le point d’orgue médiatique de l’attention internationale autour du conflit syrien. C’est en effet en mars 2011 que s’enclenche une mécanique de contestation pacifique dans les rues de Deera, dont on connait aujourd’hui les rouages destructeurs, et la tragédie sans fin à laquelle sont exposés les syriens. Après 4 années de guerre civile dans l’antique pays de Cham, nous sommes malheureusement tentés, comme beaucoup d’autres, d’entretenir cette mécanique cyclique d’une empathie pour le sort des réfugiés syriens, en opérant une actualisation de nos publications antérieures. Nous proposons donc ici une mise à jour de la carte régionale du déplacement des réfugiés déjà actualisée en 2014, et publiée à l’origine dans l’article consacré au camp de Zaatari, qui racontait la naissance de ma « curiosité » géographique pour les enjeux humains de ce conflit mondial.

Carte des réfugiés syriens 2015-01-01

Une crise régionale

En l’absence d’une solution politique en vue pour le conflit, ce sont aujourd’hui plus de 3,9 millions de réfugiés syriens – qui se trouvent en Turquie, au Liban, en Jordanie, en Irak et en Égypte – qui ne voient aucune perspective de retour dans leur pays d’origine dans un proche avenir. Face à cet afflux, le quotidien de leur nouvelle vie en exil se dégrade – plus de la moitié des réfugiés syriens au Liban vivent dans des lieux d’habitation précaires, contre un tiers l’année dernière – ce qui pose un problème constant pour assurer leur sécurité et leur bien-être, selon une mise en garde lancée ce 12 mars par le HCR : « C’est la pire crise humanitaire de notre époque et elle devrait générer un soutien à l’échelle mondiale. Au lieu de cela, l’aide décroit, et il n’y a pas assez de soutien au développement pour les pays hôtes qui sont mis à rude épreuve sous la charge représentée par tant de réfugiés », a développé António Guterres, Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés.  Lire la suite

Dominique Marchais dans les pas des géographes (ruralistes)

Affiche du FilmLa ligne de partage des eaux est un long-métrage documentaire (1h48) réalisé par Dominique Marchais, sorti en salle le 23 avril 2014, et distribué par Les films du losange.

En ces temps de vulgate populiste sur le supposé dysfonctionnement du « mille-feuille territorial », les occasions de redonner du crédit, à ce que l’on préfèrerait appeler « le jeu d’échelle démocratique », sont suffisamment rares pour être notées. En se penchant sur les causes et les conséquences des mutations paysagères sur un bassin versant, appréhendé comme un écosystème, l’enquête géographique de Dominique Marchais apporte avec beaucoup de finesse une nécessaire nuance ondulatoire dans cet océan de contre-vérités territoriales et de tsunami réformiste. Ainsi, dès le titre, l’usage de la métaphore géographique de la ligne de partage des eaux, si elle renvoie à la frontière qui sépare des bassins versants, apparait aussi comme une ligne politique reliant des individus et des groupes qui ont quelque chose en partage.

LIGNE DE PARTAGE DES EAUX FA HD VOFR from Les Films Du Losange on Vimeo.

Une géographie totale au fil de l’eau

Le bassin versant décrit par Dominique Marchais draine en effet avec lui tout ce qui fait l’intérêt géographique, politique, sociologique et historique des études rurales contemporaines. Certes le film ne peut prétendre embrasser toutes ces problématiques, mais il a l’immense intérêt d’en faire un objet avec ses propres logiques (trop souvent traité sous le prisme d’une généralisation de l’urbain), sans le déconnecter d’un contexte général (face aux nombreux récits d’utopies locales auto-réalisatrices). En effet, s’il s’arrête sur des éléments situés qui servent traditionnellement à distinguer les territoires (paysage agricole, promotion immobilière et urbanisme, tourisme patrimonial, milieux naturels, marketing et développement économique), le film s’avère être un formidable incubateur de liens, de rencontres, et de connexions entre les espaces. Des liens fragmentés, mais rassemblés autour de ce qu’ils produisent comme relation «au pays », et aussi par la manière dont ils fragilisent de façon concomitante un écosystème global, où la campagne ne se pense pas indépendamment de la ville. Lire la suite

A l’Est, des villes américaines contrastées

Publiée à l’origine dans l’article consacré à Charlotte et au travail d’animation vidéo de Rob Carter, nous isolons ici, pour un usage libre, une version décontextualisée de la carte sur le dynamisme démographique des villes de l’Est des États-Unis. Pour rappel, nous nous étions intéressés à l’échelle des municipalités pour coller au plus près du sujet des fonctions métropolitaines traité dans le cas de Charlotte. Le périmètre de la population communale reste donc le cadre statistique utilisé ici, en y ajoutant une représentation de la population des aires métropolitaines ; façon d’appréhender rapidement le poids de la « suburbanization » dans les régions métropolitaines américaines (voir notamment Miami).

Faudrait pas froisser Charlotte

Pour ceux qui comme moi ont d’abord connu Charlotte par son équipe de basket, et feu le petit frelon bleu des Charlotte-Hornets, force est de constater qu’aujourd’hui encore ça bourdonne pas mal dans la plus grande ville de Caroline du Nord [1]: la croissance démographique y est de manière continue l’une des plus forte des États-Unis (réf. United States Census Bureau [2]) et son développement urbain semble frénétique. C’est cet aspect urbanistique que le travail d’animation-vidéo de Rob Carter traite de manière pédagogique et engagée. En permettant au spectateur de suivre en 9 minutes une histoire abrégée de la ville (à travers un processus de narration original mettant en mouvement des images aériennes de la ville), l’artiste fait revivre les strates de l’histoire urbaine de Charlotte, pour recréer le paysage de l’expansion d’une métropole américaine, jusqu’à son dénouement apocalyptique.

Lien Vidéo. Metropolis by Rob Carter – Last 3 minutes from Rob Carter on Vimeo.

L’intégralité de la vidéo est consultable sur le site internet de l’artiste.

http://www.robcarter.net/Vid_Metropolis.html

Tectonique des plaques urbaines à Charlotte

Vue dans le cadre de l’exposition « Rêves d’Icare » au centre Pompidou-Metz, qui traitait de l’influence de la vue aérienne sur la perception que les artistes ont du monde [3], l’animation de Rob Carter fait commencer l’histoire de la ville à partir des années 1750, sur un chemin forestier du territoire des indiens de Catawba [4] où l’on assiste à la construction de la première maison de colons (ce que ne renieraient pas les fans de Civilization…). De là, nous voyons la ville se développer avec dans un premier temps la prospérité de la ruée vers l’or, puis l’émergence d’une multitude d’églises (ce qui a rendu la ville célèbre), et enfin la naissance des infrastructures d’une ville moderne. Le film s’attarde alors tout particulièrement sur les effets du boom économique des 20 dernières années sur l’architecture urbaine, avant d’envisager sa chute. Lire la suite

Ma rencontre avec Zaatari : chronique d’une curiosité géographique

Il y a 6 mois, le camp de réfugiés de Zaatari devenait mondialement connu et médiatisé à la suite de la visite de John Kerry[1]. Il y a 6 mois, le camp de réfugiés de Zaatari devenait le centre de mes attentions alors que ma sœur s’y rendait dans le cadre d’une mission humanitaire.

Comment parler de si loin de la guerre en Syrie

Une remarque liminaire s’impose : il est délicat d’écrire sur cette histoire qui croise l’actualité internationale sans interroger ma propre légitimité. Comment, en effet, écrire sur un « objet » si conflictuel et multiple que la guerre en Syrie, sans la profondeur d’analyse des experts en géopolitique[3] ? Comment écrire sur un « sujet » si balayé par les tempêtes successives d’actualités instantanées que celui du « dossier syrien », sans les outils des sources de l’enquête journalistique ? Comment écrire sur une « réalité » sociale si alarmante et sensible que le destin des populations civiles, sans en maîtriser ni la complexité humaine et culturelle, ni les codes propres aux situations humanitaires ?

La question est donc aussi de savoir si l’on peut décrire une situation sans déployer un appareillage méthodologique précis et conceptualisé ? Peut-on retranscrire une réalité de terrain, sans faire de terrain ? Annoncer ces questions, c’est prendre une part de précautions quant aux limites de la validité de l’exercice entrepris. Mais c’est aussi prendre des libertés et pointer du doigt l’intérêt des outils du géographe et la capacité heuristique d’un exercice à portée certes limitée, mais fruit d’un vécu et de sa mise à distance. C’est à ce courant d’air frais sur un sujet balisé de toutes parts que cet article invite, en suivant mon cheminement, celui qui m’a permis de découvrir de près une réalité lointaine.

Regarder avec l’œil de la curiosité géographique. Lire la suite

Ich bin, bam, boum…!

Et bim comme dirait l’autre…! Quand l’humour déployé par un groupe mulhousien se joue des frontières du bon goût, cela donne cette cartographie souvent drôle et désopilante, qui revisite la géographie de la France en faisant de Mulhouse le centre d’un territoire chaotique…, militarisé, raciste, misanthropique et ultra-industrialisé…

Pochette du Lp « Obéis » de « Ich Bin » – 2006

Et au final, c’est une belle tranche (coupe topographique) de rigolade que cette carte de France à la toponymie fantaisiste qui illustre l’album “Obéis!” sorti chez Poutre Apparente. Le groupe s’appelle « Ich Bin » – et pour ceux qui voudraient vraiment écouter ce que cela fait aux oreilles c’est ici… La musique en pente forte à l’interfluve en crête d’une voix en méandres divaguants donne naissance à un relief accidenté que l’absence de drainage peut néanmoins rendre assez aride le long du talweg de nos paisibles vallées sonores… Bref osera l’ascension qui voudra, mais cette carte en résonance aux titres évocateurs de l’album (hypermassacre, industrie lourde, trafic d’organes…) donne naissance à une géographie humoristiquement travestie par une projection régionaliste, pour mieux exprimer une forme de géographie critique radicale.

Vive l’Alsace ! Euh, enfin voilà quoi…

L’arbre de la géographie 2.0 : chercher, situer et trouver les géographes

Dans un précédent article, nous éditions une image arborescente du foisonnement de la géographie française, de ses objets et de ses concepts. Le remue-méninges a continué, et on propose aujourd’hui cette nouvelle version revue et augmentée.

Par ailleurs, la version pdf disponible dans le lien ci-après permet de lier les auteurs au dictionnaire des géographes. Il suffit d’ouvrir le pdf et de cliquer sur les auteurs en surbrillance.

Cliquez pour ouvrir – Arbre de la Géographie avec les Liens vers le Dictionnaire (géothèque.org-2013) v3.1

cliquez pour agrandir

Pour rappel, cet arbre fait suite au travail réalisé par François Arnal avec ses élèves de CPGE, et d’une collaboration enthousiaste avec les géothéquaires. Il s’agit de représenter de façon synthétique et aussi didactique que possible le foisonnement de la géographie francophone depuis un siècle. Vous trouverez certainement des imperfections, vous aurez envie de scier quelques branches, ou de multiplier les greffons : nous avons fait au mieux pour ne pas trop alourdir le feuillage et pour sélectionner avec attention chaque branche et chaque feuille. Si vous trouvez des erreurs flagrantes… Écrivez-nous !