La pression anthropique (vulnérabilité) dans une région où les cours d’eau sont marqués par le régime de la torrentialité (aléa), illustre la question des inondations (risque). La vallée du Var1c’est l’occasion de rappeler que nous sommes ici dans le département des Alpes-Maritimes, le département du Var voisin, est en fait le seul à porter le nom d’un cours d’eau qui ne coule pas sur son territoire, dans la périphérie de la ville de Nice (on note la présence du site du nouveau stade), est par exemple caractérisée par une forte occupation humaine avec la juxtaposition d’activités résidentielles, agricoles, industrielles et tertiaires sur un espace soumis à un risque de crue.
Cette vallée méditerranéenne se situe en effet sur un bassin versant montagnard où les cours d’eau ont un régime très inégal selon les saisons. Malgré sa faible longueur (114 km) le fleuve côtier est en effet marqué par deux étiages, un très bas en été, et l’autre très haut en hiver lorsqu’il grossit à mesure que la neige fond au printemps, et à nouveau à l’automne lorsqu’il reçoit les précipitations abondantes qui ruissellent après les orages. Cet aléa climatique (= probabilité d’un événement dangereux et inhabituel) rencontre ici une vulnérabilité accrue (= exposition des sociétés humaines à un aléa), puisque la vallée du fleuve est très largement anthropisée. Cet ensemble (aléa + vulnérabilité) constitue un risque d’inondation dont la réalisation (= catastrophe) est malheureusement récurrente. La crue exceptionnelle de 1994 reste l’une des plus spectaculaires, mais les inondations dans le Var (sur les différents fleuves côtiers) se répètent : juin 2010 et novembre 2011 sur l’Argens, janvier 2014 sur le Gapeau (etc.).
Face à ce risque, la réponse des société a longtemps été de chercher à limiter l’aléa en aménageant le lit du fleuve pour éviter les crues. On voit ici que de petites digues le long des deux routes qui entourent le fleuve permettent d’éviter le débordement du Var dans les plaines qui longent son lit, mais les rives sont régulièrement érodées. Aujourd’hui, la prévention s’oriente plutôt vers un ensemble de mesures visant à limiter la vulnérabilité. Aussi, les communes concernées appliquent un Plan de Prévention des Risques (PPR). Ce document, établi à l’échelle des communes en association avec les services de l’État, permet de cartographier les espaces sensibles afin d’orienter les politiques d’aménagement de la commune, et en particulier les zones à urbaniser… et surtout celles à ne pas urbaniser.
St-Isidore – Vallée du Var -Coordonnées géographiques : 43.710796 , 7.185788 – Source : Géoportail (tous droits réservés)
Notes
↩1 | c’est l’occasion de rappeler que nous sommes ici dans le département des Alpes-Maritimes, le département du Var voisin, est en fait le seul à porter le nom d’un cours d’eau qui ne coule pas sur son territoire |
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