Morrisonville : Peut-on faire de la géographie depuis son fauteuil ?

morrisonvillePour réaliser les cartes ci-dessus, je n’ai pas eu à quitter mon fauteuil. Il m’a suffit d’une recherche « Morrisonville » sur Google Maps pour télécharger le plan et la photographie aérienne de la ville à différentes échelles grâce à une saisie d’écran. L’article « Morrisonville, Illinois » dans Wikipedia m’a permis de découvrir la population de la ville, un millier d’habitants en 2010, et d’obtenir la liste des principaux édifices de la ville, notamment ses quatre lieux de culte (First Baptist Church, First United Presbyterian Church, St. Maurice Catholic Church, The United Methodist Church). Un retour sur Google Maps permet de localiser les édifices sur le plan de la ville. Enfin, le site du US Census Bureau donne toutes les informations démographiques, y compris ethniques. L’âge médian de la population est de 39 ans. 96% de la population serait blanche, les Asiatiques seraient 21 (1,8%). Enfin la ville compterait 5 personnes noires, avec une marge d’erreur de plus ou moins 7 personnes … Pour finir, une recherche Google Images nous permet de mettre un visage sur cette ville anonyme, située dans l’Ilinois, quelque-part entre Springfield et Shelbyville, grâce au site d’un photographe amateur :

morrisonville-photo

La France : agriculture et pêche, spécialités régionales

La France, agriculture et pêche, croquis de synthèse

La France, spécialités régionales, un clin d’œil aux cartes murales d’autrefois 😉

COMMENTAIRE

On retrouve sur la carte, entre autres :

ALSACE : farine de blé (gâteaux et pâtisseries : kouglof), vins blancs d’Alsace, bière d’Alsace
AQUITAINE : huîtres (Arcachon, Oléron), pin des Landes, foie gras et charcuterie du Périgord, fromages basques (Ossau Irati), tabac, vins rouges et blancs (Bordeaux, Entre-deux-mers, Médoc, Graves…)
AUVERGNE : fromages de vache (St Nectaire…), poissons de la Loire et de l’Allier
BOURGOGNE : petits fruits (cassis, myrtilles) de Dijon, charcuterie du Morvan, poissons de la Saône, vache charolaise, vins rouges et blancs de Bourgogne (Côte de Beaune, Côte de Nuits …)
BRETAGNE : poissons et fruits de mer, charcuterie (Andouille de Guéméné), cidre, pommes
CENTRE : gibiers des marais de Sologne et Brenne, vins blancs du Sancerrois, vins rouges de Tourraine et Vouvray
CHAMPAGNE-ARDENNE : gibier des Ardennes (son fameux sangler !), vins de champagne
CORSE : charcuterie (saucisson, figatelli…), châtaigne, fromages secs
FRANCHE-COMTE : charcuterie (saucisse de Morteau…), fromages de vache (comté, cancoillote…), poissons de la Saône, vins blancs du Jura
GUADELOUPE : canne à sucre, bananes
GUYANE : canne à sucre, gibier et poisson de la forêt amazonienne
ÎLE-DE-FRANCE : Brie de Meaux et de Melun, farine de blé et céréales
LANGUEDOC-ROUSSILLON : fromages des Pyrénées, vins rouges du Languedoc, poissons de la Méditerranée, fruits, châtaigne des Cévennes, sel de mer
LIMOUSIN : fromages, vache limousine
LORRAINE : fruits (mirabelle), gibier et miel des Vosges, poissons de la Meuse et de la Moselle, vins blancs de Moselle
MARTINIQUE : bananes
MIDI-PYRÉNÉES : poulet du Gers, foie gras, fromages des Causses, charcuterie (saucisse de Toulouse…), tabac, vins rouges (Albigeois…)
NORD-PAS-DE-CALAIS : bière de Flandre
NORMANDIE : cidre, fromages de vache (Camembert, Livarot…), poissons et fruits de mer, pommes
PAYS DE LOIRE : charcuterie (rillettes du Mans…), fromages mayennais, fruits de mer, pommes et poires, poulets de la Sarthe, vins blancs (Muscadet…), vins rouges d’Anjou, sel de Guérande
PICARDIE : céréales, betterave, gibier d’eau de la Baie de Somme, poissons de mer, pomme de terre
POITOU-CHARENTES : vins (Pineau), apéritifs des Charentes (Armagnac, Cognac, fromages de chèvre (Chabichou), fruits de mer
PROVENCE-ALPES-COTE D’AZUR : fruits méditerranéens, fromages de brebis des Hautes-Alpes, olives et huile d’olive, poissons de la Méditerranée, vins de Provence, sel marin
RÉUNION : ananas, canne à sucre
RHÔNE-ALPES : poules de Bresse, charcuteries lyonnaises (rosette, jésus…), fromages de vache de Savoie (tomes..), abricots de la Drôme, olive et huile de Nyons, vins blancs (Côte Rôtie), vins rouges (Beaujolais, Côte du Rhône).

J’espère ne heurter aucune sensibilité régionale. Pour des raisons évidentes de lisibilité de la carte, toutes les spécialités culinaires régionales n’ont pas pu être représentées ! 

Les systèmes agricoles dans le monde

COMMENTAIRE

Une typologie des systèmes de production

    Cette carte a pour but de répondre à l’un des problèmes que peut poser le programme de seconde, celui de la typologie des systèmes de production. En effet, les systèmes de production ou systèmes agricoles peuvent être différenciés selon des critères fort nombreux : rôles des communautés agraires, rendements à l’hectare, la productivité, le niveau de vie des agriculteurs, la place de l’élevage, etc. (DIRY, 1999). Or les enseignants (et les élèves !) ont besoin, pour présenter de façon synthétique les différentes agricultures, d’une typologie simple. Le choix a donc été pris de proposer une légende à double entrée. Les deux critères choisis sont l’intensivité (rendements élevés à l’hectare) et la nature dite « paysanne » ou commerciale de l’agriculture. On considère qu’une agriculture paysanne est une agriculture pratiquée dans des sociétés où l’activité agricole a une forte place, exercée par une part importante, voire majoritaire de la population. Elle peut être vivrière, c’est-à-dire que la plus grande partie de la production est consommée sur place. Dans l’agriculture commerciale à l’inverse, l’essentiel de la production est destiné à être transporté et vendu. Elle est le plus souvent le fait de sociétés où la part des actifs agricoles est faible, et elle peut demander des investissements importants.

    La carte est évidemment caricaturale, parce qu’elle tente de répondre à un besoin pédagogique de simplification. Il est évident que plusieurs systèmes peuvent cohabiter sur un même espace.

Explication de la légende

agriculture paysanne agriculture commerciale
très intensive L’agriculture paysanne intensive concerne au premier chef les grands foyers de production asiatiques. Dans ces régions, la Révolution Verte a permis depuis les années 1960 de répondre aux besoins d’une population en forte croissance, notamment grâce à des techniques modernes d’irrigation. On a inclus dans ce type les hauts plateaux mexicains et malgaches, et les vallées irriguées du Moyen-Orient. Les rendements peuvent être très élevés. L’agriculture productiviste est née de la seconde révolution agricole dans les pays du Nord. La production est très motorisée, demande des investissements lourds, et les rendements à l’hectare sont très élevés. L’Europe du Nord-Ouest en offre l’exemple le plus abouti.
L’agriculture méditerranéenne est caractérisée par une grande diversité des productions (polyculture). Les rendements élevés sont souvent à l’usage de l’irrigation et à une main d’oeuvre nombreuse.
assez intensive L’agriculture paysanne traditionnelle regroupe des agriculture très diverses. On a fait le choix d’y inclure l’agriculture collectiviste en reconversion. Certes l’intensivité, les moyens matériels et les conditions du milieu sont très variables des savanes africaines à l’Europe orientale, mais d’une manière générale c’est une agriculture qui connaît des difficultés structurelles. L’agriculture de plantation est difficile à cartographier car il s’agit plus d’un archipel de cultures que d’un système couvrant de vastes espaces. Elle correspond à une forme coloniale d’exploitation agricole. Il s’agit de culture pérennes (arbres ou arbustes) et tropicales ou subtropicales.
Elles engendrent souvent des sociétés très inégalitaires, et ont été marquées aux Amériques par l’esclavage.
extensive L’élevage nomade correspond à une utilisation très extensive d’un espace soumis à de fortes contraintes, notamment l’ariditié. Ces contraintes limitent l’agriculture à des oasis isolés. On retrouve ce système dans une large bande allant du Sahara aux steppes d’Asie. La céréaliculture commerciale extensive est un système typique des « pays neufs » (Etats-Unis, Australie, Canada …). Elle est extensive parce les rendements à l’hectare sont plus faibles qu’en système productiviste, mais en raison des très vastes surfaces cultivées, elle dégage des excédents importants permettant l’exportation.
très extensive Quelques groupes de chasseurs-cueilleurs subsistent dans le désert australien et les forêts équatoriales d’Amérique, d’Afrique et d’Océanie. On trouve également dans ces forêts une forme d’agriculture nomade, l’agriculture itinérante sur brûlis. On trouve enfin des éleveurs nomades de grands cervidés dans les régions froides du Grand nord canadien et russe L’élevage commercial extensif s’étend dans les régions des « pays neufs » qui ne se prêtent pas aux cultures en raison de contraintes trop fortes (aridité notamment). Les cheptels vivent en semi-libertés dans de très vastes espaces, et surveillés par une main d’oeuvre très peu nombreuse (dont l’archétype est évidemment le « cow boy » américain, nommé gaucho en Argentine)