Dans l’Océan indien, l’île de Mayotte est un ensemble volcanique qui rassemble deux îles habitées principales, Petite-Terre (ici en photo) et Grande-Terre. Le récif de corail qui l’entoure fait la particularité de Mayotte, puisqu’il forme l’un des plus grands et des plus riches lagons du monde.
Malgré un contexte géopolitique conflictuel (le rattachement à la République Française voté en 1976 contrevient au principe de l’intégrité territoriale des entités coloniales. Il est depuis cette date contesté par la justice internationale et alimente un conflit diplomatique entre la France et les Comores), la départementalisation de l’île (entamée en 2001), est effective depuis 2011, date à laquelle Mayotte est devenue le cinquième DROM, et dont l’aéroport peut être l’un symbole du désenclavement en cours.
L’isolement de l’île a en effet toujours été un frein à son développement, même si le port principal situé à Longoni (sur Grande Terre au Nord de la préfecture Mamoudzou) permet de rompre partiellement l’enclavement avec le développement d’un commerce d’importation. Mais c’est surtout par son aéroport situé sur Petite-Terre que s’organisent les relations entre Mayotte et l’extérieur (doublement du trafic de voyageur entre 2004 et 2015 – source Union des Aéroports Français). Avec sa nouvelle aérogare inaugurée en 2014, Mayotte espère attirer un nombre de touristes croissants, même si les visiteurs sont principalement des personnes qui viennent rendre visite à un membre de la famille venu vivre ou resté à Mayotte (on parle alors de « tourisme affinitaire »). De fait, l’emprise des infrastructures touristiques sur l’île demeure assez limitée1seuls 1 100 lits touristiques sont disponibles à Mayotte, contre 11 000 à la Réunion – source Office de tourisme de Mayotte et l’absence de liaison directe avec la métropole demeure un frein à son développement.
Et pour cause, la piste, relativement courte (1930m), ne permet pas les mouvements à pleine charge de la plupart des gros porteurs et oblige les voyageurs à de longues escales (à la Réunion ou en Afrique de l’Est). Mais cette contrainte technique n’est qu’une facette des multiples enjeux pour l’avenir du territoire mahorais et des investissements nécessaires dans le domaine sanitaire (l’accès à l’eau n’est pas garanti), social (le taux de pauvreté est le plus élevé des DROM), éducatif (la couverture scolaire est défaillante), sécuritaire (la problématique migratoire occasionne des tensions et des instrumentalisations), environnemental (le traitement des eaux usées qui n’est pas satisfaisant occasionne une dégradation de la mangrove essentielle à l’équilibre de l’écosystème lagunaire)… La richesse des récifs coralliens que l’on aperçoit au sud de cette image n’est donc qu’une entrée dans la complexité du contexte géographique et économique mahorais (cet article a été modifié en ce sens, suite aux remarques postées sur les réseaux sociaux).
Aéroport de Dzaoudzi-Pamandzi – Mayotte – Coordonnées géographiques : -12.808328 , 45.281525 – Source : Géoportail (tous droits réservés)
Notes
↩1 | seuls 1 100 lits touristiques sont disponibles à Mayotte, contre 11 000 à la Réunion – source Office de tourisme de Mayotte |
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