Voir un aéroport mahorais

Dans l’Océan indien, l’île de Mayotte est un ensemble volcanique qui rassemble deux îles habitées principales, Petite-Terre (ici en photo) et Grande-Terre. Le récif de corail qui l’entoure fait la particularité de Mayotte, puisqu’il forme l’un des plus grands et des plus riches lagons du monde.

Malgré un contexte géopolitique conflictuel (le rattachement à la République Française voté en 1976 contrevient au principe de l’intégrité territoriale des entités coloniales. Il est depuis cette date contesté par la justice internationale et alimente un conflit diplomatique entre la France et les Comores), la départementalisation de l’île (entamée en 2001), est effective depuis 2011, date à laquelle Mayotte est devenue le cinquième DROM, et dont l’aéroport peut être l’un symbole du désenclavement en cours.

L’isolement de l’île a en effet toujours été un frein à son développement, même si le port principal situé à Longoni (sur Grande Terre au Nord de la préfecture Mamoudzou) permet de rompre partiellement l’enclavement avec le développement d’un commerce d’importation. Mais c’est surtout par son aéroport situé sur Petite-Terre que s’organisent les relations entre Mayotte et l’extérieur (doublement du trafic de voyageur entre 2004 et 2015 – source Union des Aéroports Français). Avec sa nouvelle aérogare inaugurée en 2014, Mayotte espère attirer un nombre de touristes croissants, même si les visiteurs sont principalement des personnes qui viennent rendre visite à un membre de la famille venu vivre ou resté à Mayotte (on parle alors de « tourisme affinitaire »). De fait, l’emprise des infrastructures touristiques sur l’île demeure assez limitée1seuls 1 100 lits touristiques sont disponibles à Mayotte, contre 11 000 à la Réunion – source Office de tourisme de Mayotte et l’absence de liaison directe avec la métropole demeure un frein à son développement.

Et pour cause, la piste, relativement courte (1930m), ne permet pas les mouvements à pleine charge de la plupart des gros porteurs et oblige les voyageurs à de longues escales (à la Réunion ou en Afrique de l’Est). Mais cette contrainte technique n’est qu’une facette des multiples enjeux pour l’avenir du territoire mahorais et des investissements nécessaires dans le domaine sanitaire (l’accès à l’eau n’est pas garanti), social (le taux de pauvreté est le plus élevé des DROM), éducatif (la couverture scolaire est défaillante), sécuritaire (la problématique migratoire occasionne des tensions et des instrumentalisations), environnemental (le traitement des eaux usées qui n’est pas satisfaisant occasionne une dégradation de la mangrove essentielle à l’équilibre de l’écosystème lagunaire)… La richesse des récifs coralliens que l’on aperçoit au sud de cette image n’est donc qu’une entrée dans la complexité du contexte géographique et économique mahorais (cet article a été modifié en ce sens, suite aux remarques postées sur les réseaux sociaux).

Aéroport de Dzaoudzi-Pamandzi – Mayotte – Coordonnées géographiques : -12.808328 , 45.281525 – Source : Géoportail (tous droits réservés)

Notes

Notes
1 seuls 1 100 lits touristiques sont disponibles à Mayotte, contre 11 000 à la Réunion – source Office de tourisme de Mayotte

Voir la mondialisation par la mer

port-le-havre-2Les ports constituent un autre exemple de zone de contact, puisqu’il reposent sur la complémentarité des littoraux entre espace terrestre et espace maritime. Cette interface qui a été très tôt exploitée par l’homme, a été l’objet d’une politique de littoralisation de l’outil industriel  à partir des années 1960 (Zones Industrialo-Portuaires) avec des aménagements importants à l’embouchure des grands fleuves (delta du Rhône pour Fos-sur-Mer, embouchures de la Seine et de la Loire au Havre et à Saint-Nazaire).

La vue sur le port du Havre permet ici de mettre en évidence le rôle essentiel de ces infrastructures dans la mondialisation des échanges. Un port n’est plus seulement un outil dédié à l’économie de la pêche (le port de Boulogne-sur-Mer reste le premier de France en tonnage, mais il est dépassé en valeur par les deux ports bretons du Guilvinec et de Lorient), c’est de plus en plus une plate-forme logistique stratégique des échanges internationaux. Le port autonome du Havre se classe ainsi « au 5e rang des ports d’Europe. En France, il assure 60 % du trafic de conteneurs et 35 % des importations de pétrole brut. […] C’est d’abord sa position géographique qui en fait un nœud stratégique des échanges internationaux, car logé entre deux villes globales, Londres et Paris. Il est aussi le premier port d’escale de la « Northern Range », principale interface commerciale entre l’Europe et le reste du monde. Surtout, il bénéficie de conditions nautiques avantageuses avec une accessibilité 24h/24 et 7j/7, sans contraintes de marée ni de tirant d’eau » (source ENS Lyon).

Les navires porte-conteneurs et les cuves de stockage visibles sur cette photographie aérienne sont les symboles de cette interface devenue un hub de la mondialisation des échanges.

Port autonome du Havre « Terminal de France » – Coordonnées géographiques : 49.457065 , 0.16943 – Source : Géoportail (tous droits réservés)

Voir une zone de contact

contact-alsace-pfaffenheim-2Parmi les zones de contact géologiques, la complémentarité entre les Vosges cristallines formant un horst géomorphologique (soulèvement entre deux failles), et le graben, c’est-à-dire le fossé d’effondrement, de la plaine du Rhin reste l’une des plus remarquables.

La ligne de faille d’orientation nord-sud entre les Vosges et la Forêt Noire offre un paysage de plaine agricole céréalière (à l’est de la photographie aérienne). Ce couloir naturel est surmonté à l’ouest par le massif des Vosges (dit « ancien » : socle hercynien raboté par l’érosion) qui présente un dénivelé important, recouvert ici par une forêt, essentiellement de conifères (plus à l’ouest de ce cadre, le modelé arrondi a permis le développement d’une économie pastorale herbagère autour du fromage de Munster). Entre les deux, le coteau viticole (dont on observe les petites parcelles) forme une bande d’un kilomètre de large, sur lequel s’est installé un peuplement ancien de village tas fortifiés (aujourd’hui patrimonialisés) qui ont construit leur renommé sur cette complémentarité.

Entre une montagne industrielle en pleine reconversion dans le tourisme vert, un coteau siège de l’attractivité gastronomique et culturelle de la région, et une plaine facilitant les transports ; cette photo montre bien comment les sociétés ont tiré parti du contact entre deux ensembles géologiques marqués.

Zone de contact – Pfaffenheim – Coordonnées géographiques : 47.983287 , 7.290373 – Source : Géoportail (tous droits réservés)

Voir la plus grande route submersible de France

En contrepoint à la vue précédente, les 4 km de route submersible entre la commune de Beauvoir-sur-mer et l’île de Noirmoutier (département de la Vendée) offrent le spectacle d’un passage recouvert quotidiennement par la marée. Situé sur l’estran de la baie de Bourgneuf (lui aussi propice à l’ostréiculture), le « Passage du Gois » (du verbe goiser qui signifie « marcher en mouillant ses sabots » selon wikipedia) a pendant longtemps permis aux habitants de Noirmoutier de minimiser les contraintes liées à l’insularité en offrant un point de passage vers le continent (dont on retrouve mention sur la carte d’État-major du milieu du 19ème siècle).

Aujourd’hui, le Pont de Noirmoutier construit en 1971 permet d’assurer des liaisons terrestres entre l’île et le littoral vendéen, mais le Passage du Gois demeure fortement utilisé, d’une part par les ostréiculteurs, mais surtout par les touristes qui exercent une forte pression anthropique sur ce milieu semi-naturel (aménagements, parking…).

Passage du Gois – Coordonnées géographiques : 46.927737 , -2.114718 – Source : Géoportail (tous droits réservés)

Voir la route bitumée la plus haute de France

bonnette-plus-haute-route-2Dans le Parc national du Mercantour, la route de la Bonnette (boucle qui contourne la Cime de la Bonnette – 2860m) semble nous regarder du haut de ses 2802 m d’altitude. Il s’agit de la route bitumée la plus haute d’Europe, même si le col à 2715m (au nord de la photo) n’est que le 4ème plus haut : les cols de l’Iseran (2 764 m), du Stelvio (2 757 m) et Agnel (2 744 m) sont trois cols routiers alpins dont les altitudes sont supérieures à celui-ci.

Ancienne route stratégique entre les Alpes et la Méditerranée (elle a été classée route impériale par Napoléon III), il manque sur la photo les nombreux véhicules (voitures, camping-cars, motos et surtout des cyclistes) qu’on imagine évoluer sur ce ruban d’asphalte panoramique.

Route de la Bonnette – Entre le département des Alpes-de-Haute-Provence et celui des Alpes-Maritimes – Coordonnées géographiques : 44.320471 , 6.804485 – Source : Géoportail (tous droits réservés)

Voir l’Ostréiculture

cancaleparchuitremareebasse-2

L’élevage des huîtres (ostréiculture) est reconnaissable à l’utilisation de casiers ou de tables alignés sur l’estran (bande de terre littorale périodiquement recouverte par la marée). Les coquillages ont besoin de la mer pour leur alimentation (bactéries, algues, débris organiques), mais ils doivent rester accessibles pour le conchyliculteur et ses engins comme les tracteurs.

L’aquaculture d’espèces d’élevage regroupe plusieurs activités : l’élevage des moules (mytiliculture), des huîtres (ostréiculture), et des coquillages en général (conchyliculture), mais aussi l’élevage de poissons (pisciculture) qui, lui, n’est pas le seul fait du littoral. À l’échelle mondiale, c’est une activité en forte expansion, stimulée par une demande croissante selon FranceAgriMer, et c’est aussi une activité récente, puisque les techniques pour élever les coquillages n’existent que depuis le début du XXe siècle. La France est le 5ème producteur mondial d'huitres (105.000 tonnes) principalement élevées dans des parcs comme celui de Cancale.

Cancale - Ile et Vilaine - 48.673762 , -1.841068 - Source : Géoportail (tous droits réservés)

Voir un openfield en lames de parquet

openfieldlamedeparquetlacroixenchampagne-2Parmi les systèmes agraires, l’openfield, définit par un habitat groupé entouré de champs ouverts sur un relief peu marqué, est souvent associé à une agriculture céréalière productiviste. La présence de terres labourables organisées selon un parcellaire laniéré, dit en « lames de parquet » permet de rappeler le caractère hérité de ce paysage agraire.

Le terme anglais est en effet utilisé pour éviter toute confusion, mais il correspond à ce qu’on appelait autrefois une « campagne » ou une « champagne », c’est-à-dire un paysage de champs ouverts, qui s’est développé à partir du Moyen-Âge sur les terrains les moins accidentés du Nord de la France, et en particulier dans le Bassin parisien. Les champs en lame de parquet qui décrivent des parcelles culturales de petites tailles tendent aujourd’hui à disparaitre au profit de regroupement facilitant la mécanisation.

Openfield – La croix en Champagne (Marne)

Coordonnées géographiques : 49.069255 , 4.64653 – Source : Géoportail (tous droits réservés)

 

Voir une Marina

marinacogolin-2Les marinas de Cogolin (au sud du fleuve côtier) et de Port-Grimaud (au nord du fleuve côtier) sont des exemples remarquables de villages abrités sur les hauteurs de l’arrière-pays qui ont développé des aménagements récents au bord de la mer. « Le village historique de Grimaud se situe à quatre kilomètres de la côte ; Port-Grimaud, son double, est une gigantesque cité entièrement privée, conçue par un architecte à partir de 1962, et aujourd’hui partagée entre 2 500 propriétaires. Il s’agit d’une construction ex-nihilo sur ancien marécage, sans port préexistant. C’est une marina, c’est-à-dire un port de plaisance associant à chaque logement un anneau d’amarrage et une portion de quai. La privatisation atteint un tel point qu’un procès a eu lieu en 1972 pour revendiquer des droits d’auteur sur toute représentation paysagère de Port-Grimaud, y compris les photos aériennes, en tant qu’œuvre architecturale privée. Des conflits entre les résidents et la commune de Grimaud (dont Port-Grimaud dépend) concernent également la gestion du site et la question de son accès, public ou privé. » (Source : Bouron, Georges, Les territoires ruraux en France, 2015.).

Coordonnées géographiques : 43.269487 , 6.580296 – Source : Géoportail (tous droits réservés)

Voir la France métropolitaine

france-2Nous initions aujourd’hui une série de publications dont l’objectif est de donner à voir les mots de la Géographie. Notre idée est d’illustrer un concept, une notion, un enjeu avec un petit extrait de photographie aérienne issue de Géoportail 1tous droits réservés mais nous considérons qu’il s’agit là d’une citation 🙂 , à laquelle nous associons la référence à la carte IGN correspondante pour en faciliter un éventuel usage pédagogique.

Pour commencer, prenons de la hauteur avec cette vue qui embrasse l’ensemble de la France métropolitaine, terme d’usage2les territoires français situés outre-mer (la Guadeloupe, la Guyane, la Martinique, la Réunion et Mayotte) disposent exactement du même statut légal que les régions et départements dits métropolitains qui désigne la partie de la République française localisée en Europe. Cette partie métropolitaine (Corse comprise) s’étend sur 551 500 km2, soit 80 % du territoire total de la République. Au 1er janvier 2016 (source Insee) le territoire métropolitain compte environ 64,5 millions d’habitant, soit 96 % du total des habitants du pays. Dès lors la densité de population y est plus forte : 118 hab/km² en France métropolitaine contre une moyenne de 104 hab/km² sur l’ensemble du territoire national.

Notes

Notes
1 tous droits réservés mais nous considérons qu’il s’agit là d’une citation 🙂
2 les territoires français situés outre-mer (la Guadeloupe, la Guyane, la Martinique, la Réunion et Mayotte) disposent exactement du même statut légal que les régions et départements dits métropolitains

Combien d’humains ont vécu sur Terre au total ?

Si tous les humains ressuscitaient, les humains d’aujourd’hui seraient-ils dispersés au milieu d’une foule d’hommes préhistoriques ?

Le chiffre total d’êtres humains à s’être succédé sur la Terre n’est pas très intéressant, en raison d’une mortalité infantile très élevée jusqu’aux périodes récentes. Nous avons donc cherché à savoir, plus précisément, le nombre d’êtres humains ayant dépassé l’âge de cinq ans, depuis les premiers hominidés.

Les données nécessaires sont : la population humaine totale à plusieurs dates, la mortalité infantile (avant 1 an) et juvénile (avant 5 ans), ainsi que l’espérance de vie adulte, à ces mêmes dates. Cela permet de calculer le nombre de générations à s’être succédé sur terre depuis l’aube de l’humanité.1Bon, alors autant vous dire qu’on ne va pas trancher ici le débat sur la date à laquelle les primates deviennent des humains. Sans aller jusqu’à Toumaï qui serait le premier hominidé (7 millions d’années BP), nous sommes remontés à -1,5 millions d’années. Si la recherche scientifique permet d’avoir une idée assez précise de ces chiffres depuis le Néolithique, il est beaucoup plus d’obtenir des données pour les périodes précédentes. On sait seulement que la population humaine est très peu nombreuse : Jean-Pierre Bocquet-Appel et al. 2http://www.evolhum.cnrs.fr/bocquet/jas2005.pdf ont calculé que la population européenne à l’Aurignacien (39 à 28 000 ans BP) était comprise entre 1 000 et 30 000 individus. En extrapolant et en considérant que l’Europe, aux périodes glaciaires, n’est pas le continent le plus peuplé, on obtient une population mondiale de 50 à 100 000 individus au plus, avec une augmentation presque nulle pendant des centaines de milliers d’années. On sait également que l’espérance de vie est très basse (environ 13 ans), en raison de la mortalité infantile. En supposant une mortalité infantile légèrement supérieure à celle calculée par les ethnologues pour des sociétés de chasseurs-cueilleurs les plus isolées rencontrées au début du XXe siècle, on obtient un chiffre de 6/10 (quatre enfants sur dix dépassent l’âge de 1 an). En raison de la durée de la période allant d’Homo erectus au Néolithique, la marge d’erreur est importante. Mais le très faible nombre d’hommes à ces périodes permet de calculer que même avec la plus grande marge d’erreur, on ne peut que doubler le résultat final du nombre d’humains.

Voici les résultats :

L’estimation haute aboutit à 66 milliards d’êtres humains ayant jamais vécu sur terre depuis Homo erectus, dont 18 milliards ont dépassé l’âge de 5 ans. La médiane se situe autour de l’an mille : autant d’humains adultes ont vécu avant cette date qu’après. Les humains actuels (enfants compris) représentent donc un dixième du total de l’humanité depuis ses origines.

Les Hommes « adultes » (dans nos calculs, âgés de plus de 5 ans) du Paléolithique représentent entre 5,1 % et 11,2 % de l’humanité adulte, ceux du Néolithique autour de 6 %. Par ailleurs, 15 % des humains adultes ont vécu avant 1 000 avant Jésus-Christ, alors que 22 % de l’humanité a vécu après la 2nde guerre mondiale. Notre lecteur, s’il a plus de 5 ans, représente 0,00000000151 % de l’humanité ayant dépassé cet âge.

Proportion des êtres humains par période :

distribution_des_tres_humains_par_priode_historique

Attention, l’échelle de temps n’est pas proportionnelle à la réalité. Les durées sont trop longues pour afficher sur la même échelle des siècles et des centaines de milliers d’années. Il n’y a donc pas de baisse de la population après le moyen-âge : la période de l’an 1 à l’an 1000 est seulement beaucoup plus longue que les périodes suivantes. Ce graphique donne seulement à voir la part d’humains ayant vécu à chaque époque indiquée.

Cumul des êtres humains par période :

cumul_des_tres_humains

Voici, pour les plus méticuleux, le détail de nos calculs :

Définitions

  • Mortalité Juvénile MJ : taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans
  • Espérance de Vie EV : durée de vie moyenne d’une population fictive qui vivrait toute son existence dans les conditions de mortalité de l’année considérée
  • Espérance de Vie des Adultes EVA : durée de vie moyenne de la poriton de cette population qui a atteint 5 ans
  • Le jeu de données est organisé consiste en Point dans le Temps (PT)
  • Pour chaque PT, les indicateurs suivant sont disponibles : année, poulation en millions, EV, EVA, MJ et proportions continentales

Mode de calcul 1 – intégration numérique

  • Linéarité entre deux PTs :
    •  Nous avons considéré que les indicateurs évoluent linéairement entre deux PTs
    • Cette approximation semble raisonnable sur les intervalles suivant : -700K – 1700, 1700-1900, 1900-1950 et 1950 à nos jours
    • La résolution des PT du jeu de données est consistante avec cette assomption
    • Dans ce contexte, l’intégration numérique par le point moyen semble adaptée
  • Pour chaque période PT 1 => PT 2
  • NEH yx = Nombre d’être humains l’année x
  • Temps Ecoulé TE = y2 – y1
  • Nombre moyen d’Etres Humains pour la période NEHP = (NEH y2 + NEH y1) / 2
  • EVA pour la période EVAP = (EVA y1 + EVA y2) / 2
  • Proportion d’Etres Humains qui deviendront Adultes pour la Période PEHAP = 1  – ( (MJ y1 + MJ y2) / 2)
  • Quantité d’Etres Humains nés sur la Période QEHP = TE * NEHP / EVAP
  • Quantité d’Etres Humains qui deviendront Adultes nés sur la Période QEHAP = TE * NEHP * PEHAP / EVP

Mode de calcul 2 – intégration de la fonction de croissance

  • Une autre méthode de cacul consiste a utiliser le modèle de croissance de population
  • Dans ce modèle, à chaque instant, la croissance de la population est proportionnel au nombre d’individus de cette population
  • NEH y1 = Ce^(r * y1) et NEH y2 = Ce^(r * y2)
  • Par intégration, QEHP = TE * (NEH y2 – NEH y1) / (ln(NEH y2) – ln(NEH y1)) / EVP

Ces deux modes de calculs s’avèrent être très similaires :

cumul_des_tres_humains_-_comparaison_des_mthodes_de_calcul


Jean-Benoît Bouron et Lucas Mouilleron

Notes

Notes
1 Bon, alors autant vous dire qu’on ne va pas trancher ici le débat sur la date à laquelle les primates deviennent des humains. Sans aller jusqu’à Toumaï qui serait le premier hominidé (7 millions d’années BP), nous sommes remontés à -1,5 millions d’années.
2 http://www.evolhum.cnrs.fr/bocquet/jas2005.pdf

L’Afrique, le bœuf et le chameau

Deux infographies indispensables sur l’élevage en Afrique, réalisées grâce aux données fournies par la Food and Agriculture Organization, sur son site FAOstat. On l’ignore souvent, mais l’Afrique produit une grande majorité des chameaux dans le monde, étant entendu que le dromadaire n’est autre que le chameau dit « d’Arabie » (tout le monde le sait mais il doit bien y avoir une page Wikipédia qui le confirme, je laisse nos lecteurs s’en assurer)

Afrique-bovins Lire la suite

Suite armoricaine

Pascale Breton, 2015 (France)

Suite armoricaineDans ce très beau film sur le temps et l’identité, on s’intéresse aussi à la représentation de l’espace. Il n’est pas besoin de savoir que Pascale Breton a suivi des études de géographie pour s’apercevoir de la vive attention accordée aux lieux ainsi qu’au parcours de ses personnages à travers eux.

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Le retournement démographique des campagnes françaises

Nous publions ici en couleur des documents extraits de notre ouvrage : Pierre-Marie Georges et Jean-Benoît Bouron, 2015, Les territoires ruraux en France, une géographie des ruralités contemporaines, Ellipses, Paris, 454 p.

L’imaginaire décliniste associé aux campagnes françaises demeure très présent dans la société française. Longtemps alimenté par le jugement de valeur contenu dans l’expression « exode rural » qui a été portée aux nues par des générations d’analystes, l’idée d’une primauté de la ville sur les campagnes n’a cessé de se développer. La récente pensée performative associée à l’idée de métropolisation ne semble en être qu’une énième expression, déliant les langues de ceux qui veulent en finir avec le rural, tandis que le solde naturel tend à s’équilibrer. En effet, après les retraités, se sont dorénavant de jeunes actifs qui s’installent, et qui contribuent à travers leur parcours familial à rendre positif le solde naturel : c’est la phase de revitalisation.

Au final, s’il n’est pas question de contester l’emprise des armatures urbaines dans l’organisation des espaces contemporains, l’examen des dynamiques démographiques montrent tout le rôle joué par les espaces ruraux dans les modes d’habiter la France de 2016.

Dater un planisphère (en s’amusant)

Comment dater un planisphère

La mode des objets issus de l’univers de l’école de la IIIe République (1870-1940) a couvert de nombreux murs de planisphères muraux aux couleurs pastels. Étalant une « vaste tache rose » sur l’Afrique Occidentale Française, tirant des câbles télégraphiques en traits fins entre les continents, ils révèlent le génie d’auteurs qui travaillaient à la main et sans avoir jamais vu une photographie de la terre vue de l’espace. Hélas, ces chefs-d’œuvre de la géographie scolaire, signés Vidal de la Blache ou Jean Brunhes, sont rarement datés. La date se doit au moins d’être discrète pour pouvoir faire durer les ventes, un peu comme les dates de péremption sur les produits alimentaires, et bien souvent elle est absente. La datation précise est un problème que connaissent tous les amateurs de cartes anciennes. Or, le site d’humour geek et scientifique XKCD a publié récemment un incroyable guide de datation des planisphères (en anglais) aussi loufoque que précis.

Ni une, ni deux, la Géothèque profite de la licence Creative Commons du document original pour en proposer une version librement adaptée en français (certaines parties sont très différentes de l’original. Cette version en A3 est pensée pour rester imprimable et lisible en A4.

La Champagne viticole

Poursuivant notre exploration des appellations d’origine contrôlée1voir aussi l’article sur les nouvelles régions et les fromages, nous publions une simple carte de localisation des vignobles de Champagne, dont l’organisation permet de mettre en évidence la diffusion d’un modèle agro-industriel à toute une région viticole. L’image du Champagne, produit mondialisé et concurrencé2dont on parle par exemple des imitations californiennes dans le débat actuel sur le Tafta, reste historiquement associée à la montagne de Reims dont le site permettait d’articuler un bassin d’approvisionnement formé par les coteaux historiques, avec des unités de production implantées dans des caves souterraines, et des espaces de commercialisation en ville incarnés par les célèbres « maisons de Champagne ». Devenu un patrimoine remarquable reconnu par la labellisation récente de l’UNESCO3en 2015, la Champagne viticole est en réalité beaucoup plus étendue. Vignoble Champagne Géothèque-01

 

Les 14 sites reconnus par la dénomination « Coteaux, maisons et caves de Champagne » retenue par l’UNESCO permettent en effet de mettre en valeur un paysage agro-industriel spécifique Lire la suite

Notes

Notes
1 voir aussi l’article sur les nouvelles régions et les fromages
2 dont on parle par exemple des imitations californiennes dans le débat actuel sur le Tafta
3 en 2015

L’Afrique, le continent des problèmes, des possibles, des défis ?

Au programme de Terminale figure un chapitre intitulé « Le continent africain face au développement et à la mondialisation ». Dans ce cadre, les élèves doivent pouvoir réaliser un croquis sur le thème « Le continent africain » : contrastes de développement et inégale intégration dans la mondialisation ». Ce chapitre est intéressant et il oblige à une certaine gymnastique intellectuelle, qui doit montrer l’Afrique comme un continent des possibles, et tordre le cou aux idées reçues, sans tomber dans l’angélisme ou occulter les problèmes bien réels du continent. Les deux croquis suivants sont à la disposition des professeurs et de leurs élèves, avec une version vidéo-projetable et l’autre imprimable et photocopiable à souhait.croquis Couleurs Afrique

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Le bouton de nacre : le Sud du Chili, géographie et mémoire

Patricio Guzmán, 2015 (Chili, France, Espagne)

Le film de Patricio Guzmán est d’une beauté absolue. Parce que ses images d’eaux, de glace, d’averse ou de neiges soufflées par les vents sur les hauteurs andines sont surprenantes et admirables. Parce qu’il fait le lien entre les Indiens Selk’nam de jadis et les Chiliens d’aujourd’hui. Parce qu’il rêve au cosmos tout en racontant l’histoire des hommes. Le bouton de Nacre emprunte ainsi plusieurs voies, se partage en de nombreux ruisseaux et plus petits cours d’eau. Il circule entre les terres suivant un littoral long de 4200 km Lire la suite

Un an de plus en Syrie… 5 années de guerre civile, 5 millions de réfugiés.

Carte des réfugiés syriens 2016-01

Voici une nouvelle version mise à jour de la carte des réfugiés syriens, qui se passe malheureusement de commentaires. On renverra le lecteur aux sources mobilisées, déjà explicitées et commentées dans nos articles précédents, notamment la version 2015. Par ailleurs, l’article initial sur le camp de Zaatari permet de comprendre notre démarche.