« Au hasard d’une cité idéale, d’une cité idéale au hasard » par Benjamin Fauré.

Le cinéma permet une approche sensible et artistique de l’espace. Plusieurs réalisateurs, dont Eric Rohmer, utilise les territoires dans lesquelles s’implantent leurs films comme une métaphore des relations humaines et des péripéties que vivent les personnages. De ce fait, ils proposent une analyse sur l’espace et la manière dont les acteurs l’habitent et le construisent. Dans l’Ami de mon amie, la mise en scène de la ville participe de la narration et des liens entre les protagonistes. Benjamin Fauré est l’auteur du site La Kinopithèque où l’on peut trouver d’autres analyses en lien avec la géographie, il contribue et coordonne également la revue Zoom Arrière.

Retour sur le film d’Eric Rohmer, L’ami de mon amie (1987).

Ici, Rohmer ne laisse rien au hasard. Tout est réfléchi, soigneusement mis en scène, classé, ordonné : L’ami de mon amie, sixième et dernier volet de la série des Comédies et Proverbes, porte jusque dans son titre à la symétrie contrariée, aux intentions à peine dissimulées, l’idée d’un assemblage quasi géométrique ou mathématique et d’une affinité secrète, non seulement entre les personnes devenue amies, mais également, compte tenu de la géographie du film, entre ces amis et l’espace qu’ils habitent. « C’est un peu ce qui m’a amené à tourner ce film : confronter la vie et l’architecture, les habitudes et l’urbanisme. Il y avait là un vrai sujet de fiction et un enjeu de mise en scène. »1 Éric Rohmer structure joliment son film (et le titre en est le reflet), mais dire qu’il écarte le hasard de sa réflexion serait toutefois mal le connaître.

L’ami de mon amie (1987).

De façon plus aboutie que dans ses précédents films, car plus précis, plus complet dans ses descriptions (me semble-t-il), L’ami de mon amie « assemble » tout d’abord et juxtapose les cheminements sentimentaux de ses personnages aux espaces traversés et parfaitement identifiés. Blanche, fonctionnaire, amoureuse qui n’a pas confiance en elle, sauf à la piscine, tombe sous le charme du bel Alexandre, ingénieur à EDF, toujours en costume et prêt à séduire (« mon champ d’action porte sur l’étendue de la mégapole parisienne »), il apprécie les relations directes et davantage celle qu’il entreprend avec Léa, étudiante en dernière année d’informatique, sûre d’elle, sauf à la piscine, qui recherche un copain plus en accord avec ses goûts que Fabien, véliplanchiste gentil, sincère et rêveur, comme Blanche. À ce rectangle de personnages (Emmanuelle Chaulet, François-Éric Gendron, Sophie Renoir, Éric Viellard), s’ajoute Adrienne (Anne-Laure Meury), future ex-copine (d’Alexandre), amie gênante (de Blanche), qui vient embarrasser de ses remarques les uns et les autres et qui perturbe plus qu’autre chose l’équilibre à trouver entre les quatre premiers (la première fois qu’on la voit, c’est à la piscine où elle est aussitôt poussée dans l’eau par l’un des quatre).

Le film se déroule dans une ville nouvelle de la région parisienne, Cergy-Pontoise.

Après Les nuits de la pleine lune et Marne-la-Vallée en 1984, Éric Rohmer choisit de faire vivre Blanche et ses amis à Cergy-Pontoise. Située à 35 km au nord-ouest de la capitale, la ville nouvelle est le théâtre de vie de toutes ces personnes. Avec d’autres villes (Évry, Sénart, Saint-Quentin-en-Yvelines et Marne-la-Vallée), Cergy-Pontoise avait été pensée pour participer au rééquilibrage urbain de l’Île-de-France et, l’idée ayant été mûrie par la DATAR, son chantier fut mis en œuvre en 1970. Quand Rohmer décida de tourner, un peu plus de quinze ans après, Cergy s’était développée et la commune avait eu le temps d’ajuster ses services aux demandes des populations nouvellement installées. Dans L’ami de mon amie, Blanche et ses amis disposent par conséquent de tout ce dont ils ont besoin, ce que précise bien Alexandre au bistrot quand Blanche lui pose la question :

« Vous vous plaisez à Cergy ?

– Oui, beaucoup. Avec les 15 chaînes de télé, les lacs, les tennis, bientôt le golf, les deux théâtres, on aurait du mal à s’ennuyer. »

Rohmer s’intéresse à de jeunes actifs. Les personnages qu’il invente ont entre vingt et trente ans, habitent et travaillent en ville. Ils sont célibataires ou en couple, mais n’ont pas d’enfant. Ils ne cherchent sur leur lieu de vie ni école, ni crèche, ni services de santé, mais seulement une facilité d’accès à leur lieu de travail, des commerces et des loisirs (pour l’anecdote, la piscine où Blanche donne un cours à Léa est la même que filme par Céline Sciamma trente ans plus tard dans Naissance des pieuvres). Alexandre ajoute : « Ici, je me sens bien plus intégré à l’immensité du Grand Paris que si j’habitais au fin fond du 1er arrondissement. ». Dans le cadre de son travail, Alexandre multiplie les allers-retours entre Paris et Cergy. Il dit passer beaucoup de temps dans les transports en commun, mais ce n’est pas le cas des filles avec qui il discute qui, elles, n’ont besoin de se rendre dans la capitale que plus occasionnellement. D’ailleurs, dans les seules scènes tournées en dehors de Cergy-Pontoise, un vernissage qu’Adrienne propose à Blanche, ainsi qu’un match de tennis à Roland Garros, Rohmer ne filme pas les temps de trajet et donne l’impression d’une quasi immédiateté entre la capitale et la ville nouvelle.

La préfecture du Val d’Oise apparait dès le début du film.

Particulièrement intéressé par la forme urbaine, le cinéaste, qui avait déjà consacré un documentaire à Cergy-Pontoise, Enfance d’une ville (1975), donne une image plutôt positive de ce grand projet d’aménagement et de ce qu’est devenue la ville. Les premiers plans du film sont des paysages du quartier dallé de Cergy-Préfecture. Le titre, « L’ami de mon amie », apparaît sur une vue du bâtiment le plus emblématique, la préfecture du Val-d’Oise, le premier construit de la ville nouvelle et qui a la forme d’une pyramide inversée (on le doit à Henry Bernard, l’architecte de la Maison de Radio France). Les allées et venues dans ce même quartier, ainsi que dans le quartier de la gare sont nombreuses : les quatre compagnons s’y rencontrent, parfois par hasard, entre les commerces et les cafés et le long de l’Axe Majeur qui se poursuit jusqu’au passage de l’horloge géante.

« Ça doit être triste de vivre ici toute seule. »

Ces espaces publics ont tout de la cité idéale telle qu’elle a été pensée à la Renaissance : axe principal, symétrie et harmonie des lieux, lumière… La forme est dictée par la raison et là, plusieurs centres permettent à ses habitants de se croiser et d’échanger. Le pouvoir départemental et le pouvoir municipal qui reviennent à la préfecture et à la mairie, où Blanche travaille, constituent d’ailleurs deux centres distincts (à une heure à pied l’un de l’autre). L’architecture moderne de la cité du Belvédère d’inspiration classique ramène également à la cité idéale. La place des Colonnes où se trouve le Belvédère a été dessiné par Ricardo Bofill. Je ne sais en revanche si les villes pensées par Alberti ou Serlio étaient automnes ou intégrées à un réseau urbain, mais Cergy, nous l’avons dit, sans être tout à fait une ville dortoir, dépend du pôle parisien qu’elle est censée alléger (en habitants et en concentration d’activités…).

Cependant, Rohmer ne fait pas non plus de Cergy une nouvelle Utopia. La grande esplanade du Belvédère traversée par Blanche, quand celle-ci rentre chez elle, paraît bien déserte. Les vues depuis son appartement sur des paysages vides (la place d’un côté) ou lointains (Paris et la Défense de l’autre), ainsi que la discussion entre Blanche et Léa (où pour la première fois elles parlent de leurs déceptions amoureuses et de leurs désaccords) laissent une impression d’insatisfaction. Les dialogues n’apportent pas vraiment de critique de la ville. Les amies s’interrogent brièvement sur le sentiment d’isolation qui naît à habiter seul au sein d’un quartier à peine occupé. Ce sont surtout les images du réalisateur qui donnent à voir la tristesse des lieux et la froideur des formes architecturales2. Pas d’espace vert ici, l’herbe n’a pas encore poussé. Éric Rohmer questionne bien l’échelle humaine de ces quartiers, mais il reste encore difficile de dire si le cinéaste est absolument convaincu par la ville nouvelle ou simplement fasciné par une architecture, certes impressionnante et fonctionnelle, mais au demeurant imparfaite.

Certaines scènes du film ont lieu dans des espaces plus verdoyants, en lien avec la relation qu’entretienne les personnages.

Pour avancer sur ce point, il nous faut poursuivre la description topographique que donne le film. En suivant le couple formé par Blanche et Fabien, il nous semble d’ailleurs déceler un parti pris. En effet, ces jeunes gens tombent amoureux à la périphérie de la ville. Tout d’abord, devenus amis, ils se retrouvent pour faire de la planche à voile sur les étangs de Neuville (le centre nautique date de 1980 mais depuis 2015 la commune a renommé la base de plein air, l’«Île de loisir de Cergy-Pontoise »). Plus Blanche et Fabien se rapprochent, moins les espaces qu’ils fréquentent sont bâtis et bétonnés. La promenade sur les bords de l’Oise est l’occasion de pointer un index sur les espaces identifiés autour de la rivière :

« C’est l’Oise, là-bas, qui se confond avec les arbres. Comme ça, elle tourne dans la petite cuvette, elle passe au pied de là où tu habites.

– Oui, on voit la tour du Belvédère.

– Elle continue, fait le tour en boucle devant Cergy-Préfecture, jusqu’au pied de la tour EDF. »

Cela rappelle Gaspard, dans Conte d’été (1996), qui fait le même geste et décrit le littoral de Dinard avec Margot. Dans L’Ami de mon amie, sur le chemin de hallage, Blanche et Fabien gagnent en intimité. Ils s’embrassent pour la première fois au parc, près des bois, où tout est vert. Le couple se forme ainsi en fréquentant des espaces moins gris et moins centraux. Sur les bords du lac ou près de l’Oise, on pense facilement aux bourgeois et aux ouvriers qui profitent du soleil en bord de Seine sur les toiles impressionnistes de Seurat ou de Renoir. La référence est sous-entendue dans un échange :

« En fait, c’est plutôt un voyage dans le temps que j’ai l’impression de faire. Tu sais, quand les ouvriers allaient pique-niquer au bord de la Seine ou de la Marne. Je pensais que ça n’existait plus.

– Pour la plupart ici, c’est pas des gens de Cergy. Ils viennent des banlieues moches, entassés les uns sur les autres, dans des HLM complètement délabrés. Pour eux ici, c’est un peu comme s’ils allaient au Palais de Versailles. Odeur pour odeur, j’aime mieux celle des merguez que celle de l’essence le dimanche après-midi dans un bouchon… »

Une opposition ville/nature se forme dans le film.

Rohmer associe Blanche et Fabien aux verts paysages alentours, plus « naturels » (malgré toute la fausseté du terme), ce qui pourrait correspondre aussi au tempérament des personnages, à la fois hésitants et tout aussi capables de spontanéité, à l’écoute de leur cœur sans être calculateur, peut-être plus verts en amour que l’autre couple du film. Léa et Alexandre, dont les cœurs ne se trouvent pas non plus de suite, sont plus aguerris dans ce domaine, davantage sûrs d’eux-mêmes en tout cas. À l’opposé de Blanche et Fabien, de leurs atermoiements et de leurs troubles sentimentaux, Léa et Alexandre sont plus « classiques », un peu « vieux jeu » comme le reconnaît Léa (« J’aime qu’on me prenne en charge. […] Quelqu’un de plus vieux me conviendrait mieux. »). Toutefois, ni Léa ni Alexandre n’hésitent quand l’occasion se présente. De plus, le couple se fixe des règles (le « pas avant six mois » notamment) et s’accorde en définitive assez bien à la régularité des lignes du décors urbain. Ils se donnent rendez-vous et se retrouvent au centre (quartier de la gare ou de la préfecture), emplacement qui convient aussi très bien à leur façon d’être, pas toujours discrète. Blanche et Fabien, eux, se trouvent par hasard. Il est l’ami de son amie qu’elle a rencontrée encore une fois par hasard dans un restaurant d’administration. Les occasions en entraînant de nouvelles, les voilà en train de s’embrasser dans l’herbe.

La nature des différents relations amoureuses du film trouve un écho dans les paysages qui entourent les personnages.

Le réalisateur des Métamorphoses du paysage (1964) semblait croire au confort des villes nouvelles, à leur développement et à leur réussite. Pourtant du double panorama qu’il donne, à la fois urbain et amoureux, dans L’ami de mon amie, il ressort une plus grande sympathie pour le couple des rives et donc, si l’on force un peu la prise de position, pour les marges les plus simples de la cité. Dans les herbes plutôt que sur les dalles ? Blanche et Fabien finissent par s’habiller de pulls et de tee-shirt verts après s’être embrassés en jaune et bleu (le jeu sur les couleurs dans le film, assez amusant, ne se limite pas à ces allusions). On pourra toujours arguer que les étangs et les sentiers sont des aménagements comme les autres et qu’ils ont été façonnés en même temps que les autres quartiers de Cergy, il n’en reste pas moins cette impression que Rohmer, après avoir beaucoup arpenté le sol en dur de la ville nouvelle, réserve au couple phare de son film un espace où la part de nature y est plus importante et possiblement avec elle la part du hasard.

Article écrit par Benjamin Fauré, mise en ligne par Léa Glacet

Notes:

  1. Éric Rohmer dans un entretien donné à Libération, 2002 (cité sur ce site personnel consacré au film :  http://lamidemonamie.free.fr/index.html)
  2. En 2013, à propos des villes nouvelles, l’historien Loïc Vadelorge parle d’architecture technocratique, de manque d’âme et de quartiers trop vite dégradé pour lesquels il a fallu, à Cergy-Pontoise et ailleurs, mettre en œuvre des chantiers de rénovation. Voir M.-D. Albert, « Les villes nouvelles ont-elles bien vieilli ? », dans L’Atlas des villes, Le Monde hors-série, p. 140-141. Voir aussi Loïc Vadelorge, Retour sur les villes nouvelles, une histoire urbaine du XXe siècle, Créaphis, 2013.

Des fiches pratiques pour aborder les parcours des réfugiés et des déplacés avec les élèves.

Avec l’aide de la géographe Bénédicte Tratnjek, la Géothèque vous propose deux fiches pratiques sur le thème des migrations et plus spécifiquement le cas des déplacés et des réfugiés.

  • La première fiche concerne les territoires de l’accueil et peut être utile pour aider les élèves à aborder les migrations sous l’angle des parcours individuels.
  • La deuxième propose une mise au point de ces notions à travers le cas de la ville d’Abéché au Tchad.

Ces fiches peuvent être utiles notamment dans le cadre du programme de 4e.

Le Haut Atlas marocain, du terrain au dessin

oukaimeden-croquis-élève

Croquis de la vallée par un élève de CM2

Nous vous avions déjà présenté le travail de Stéphane Bouron, fortuitement homonyme de l’auteur de ces lignes, dans cet article sur le Haut atlas marocain. Cet instituteur en poste à l’école André Malraux de Rabat est retourné sur les lieux au printemps pour étudier plus longuement l’organisation spatiale de cette vallée montagnarde dont le talweg dépasse les 2000 m d’altitude.

C’est l’occasion pour lui de faire de la « vraie » géographie avec des élèves de CM2, comme le montre le bloc-diagramme réalisé par l’un d’eux, ci-dessus, qui pourrait utilement inspirer bien des étudiants… À sa demande, j’ai réalisé à partir des croquis réalisés par Stéphane et sa classe le bloc-diagramme ci-dessous, en couleurs et en noir et blanc.

Oukaimeden2 Oukaimeden-NBLaissons la parole à ces élèves qui sont aujourd’hui1cet aujourd’hui date de 2015 ! en classe de sixième, Lire la suite

Notes

Notes
1 cet aujourd’hui date de 2015 !

Carte : la périurbanisation au sud-est de Paris

Périurbanisation-Sud-Est-de-ParisUne nouvelle carte tirée du Bouron-Georges1Jean-Benoît Bouron, Pierre-Marie Georges, Les territoires ruraux en France, Une géographie des ruralités contemporaines. Ellipses, 456 p., 2015, desservie dans l’ouvrage par la contrainte du noir et blanc. La version couleur conviendra aux professeurs désireux de vidéoprojeter l’image à leurs élèves ou étudiants. Nous ne reviendrons pas ici sur les formes spatiales que prend la périurbanisation à l’échelle de l’agglomération (notons simplement au passage le rôle des forêts domaniales pour ralentir le front d’urbanisation, et inversement le rôle facilitateur du RER D2C’est l’existence d’un direct Paris-Melun qui explique la distance-temps de 35 minutes seulement entre les deux gares alors que des gares plus proches sont à 40 ou 50 minutes de trajet). Cette carte vise à placer dans un contexte plus vaste quatre vignettes représentant la morphologie du bâti, qui sont pour leur part à l’échelle de la carte topographique. Les quatre exemples que nous avons choisi permettent de s’exercer à la lecture des formes du bâti sur les cartes à grande échelle à partir de cas très individualisés. Lire la suite

Notes

Notes
1 Jean-Benoît Bouron, Pierre-Marie Georges, Les territoires ruraux en France, Une géographie des ruralités contemporaines. Ellipses, 456 p., 2015
2 C’est l’existence d’un direct Paris-Melun qui explique la distance-temps de 35 minutes seulement entre les deux gares alors que des gares plus proches sont à 40 ou 50 minutes de trajet

Fonds de carte de la région Auvergne-Rhône-Alpes

région-auvergne-rhône-alpes region auvergne rhone alpes carte muette

Ces deux documents sont appelés à être modifiés dans l’avenir, mais il a paru utile de les publier dès aujourd’hui pour répondre à l’insoutenable dilemme des Auvergnalpins en recherche de fonds de carte pour colorier les 13 départements de leur nouvelle grande région. Le suspense reste entier concernant les noms, tant de notre région que de ses voisines. Allons-nous succomber à la manie des sigles et visiter la place des Quinconces en ALPC et celle du capitole en LRMP ? Allons nous jouer au jeu des acronymes et visiter le Futuroscope en région Alicha, ou le salon littéraire de Lodève en Mipilarou ? Une chose est sûre, en attendant que Clermont-en-Bresse devienne le chef lieu de la Drôme-et-Loire, les cartographes vont continuer à avoir du pain sur la planche. Les professeurs des classes de 3e, pour l’instant, peuvent garder leurs fonds de cartes hérités de la loi Defferre, le Diplôme National du Brevet 2016 conserve l’ancienne carte des régions, en attendant d’y voir plus clair.

EDIT : Finalement, c’est bien Auvergne-Rhône-Alpes (parfois abrégée en AURA) qui a été retenu. Le gentilé, lui, n’est pas encore officiel à ce jour.

Carte : l’habitation coloniale Bois-Debout en Guadeloupe

L’illustration ci-dessous est la version couleurs d’une image publiée dans JB Bouron, PM Georges, Les territoires ruraux en France, Ellipses, 2015, à paraître le 8 septembre 2015.
Plan de l'habitation Bois-Debout à Capesterre (Guadeloupe)

L’habitation coloniale n’est pas seulement le bâtiment hérité de la période coloniale, mais aussi et surtout une exploitation agricole fondée sur l’esclavage. Elle est donc à la fois une forme de bâti, un système agraire esclavagiste, et aujourd’hui une structure d’exploitation héritée. La maison des maîtres est généralement placée sur une petite hauteur en retrait du littoral de manière à éviter les tempêtes littorales, à profiter d’un air plus frais, et sert probablement à garder un point de vue panoramique sur des cultures atteignant une certaine hauteur comme la canne à sucre. La canne, en de nombreuses parties des Antilles, a aujourd’hui laissé la place à la banane. Mais de plus en plus souvent, elle est réintroduite en rotation, tant on sait que le bananier est une culture fragilisante pour l’équilibre des sols, notamment en monoculture intensive.

Lire la suite

Carte : la France à grande vitesse

Depuis la première version de cette carte en 2008, la Ligne à Grande Vitesse (LGV) Dijon-Mulhouse a été achevée sur une grande partie de son tracé. La France des LGV est une France est inégalités et de l’effet-tunnel. Rares sont les métropoles dotées de la LGV, et l’axe central Nord-Sud relie les quatre premières unités urbaines du pays : Lille, Paris, Lyon et Marseille. Si des villes moyennes comme Le Mans, Reims, Tours ou Valence ont profité d’un relatif »effet TGV » et des fameux navetteurs qui s’installent dans ces villes pour travailler dans des métropoles lointaines, d’autres grandes villes comme Bordeaux, Toulouse et Nice sont encore à l’écart de la France à grande vitesse. Dans ces trois villes, c’est l’aéroport qui assure une liaison rapide avec la capitale. La ligne Tours-Bordeaux est prévue pour 2017. Ailleurs, c’est l’effet tunnel qui domine : la ligne TGV crée une coupure dans les territoires locaux sans participer à leur dynamisme, en particulier dans le cas de gares construites en rase campagne comme la « gare des betteraves » en Picardie.

Lire la suite

Etonnantes superficies

Il est difficile de trouver un titre accrocheur pour une image portant sur la superficie de quelques circonscriptions administratives. Et pourtant, ces faits peuvent surprendre. On sait souvent qu’Arles est la plus grande commune de France métropolitaine, parce qu’elle comprend une grande partie de la Camargue, mais on oublie parfois que c’est Maripasoula qui détient le record absolu du territoire français. Cette commune de Guyane comprend une grande partie du principal massif forestier français : la Forêt amazonienne. Ses 7500 habitants lui donnent une densité exceptionnellement faible de 0,41 habitants par kilomètre carré. Si Arles est plus grand qu’un petit département comme le Territoire de Belfort, Maripasoula est plus grande qu’une région française comme la Corse ou le Limousin. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles cette dernière est vouée à la disparition, ou plutôt à la fusion, dans le courant de l’année 2015. Cette comparaison a aussi une vocation pédagogique : elle permet de se représenter plus facilement les superficies. On sait que les héros des romans de Zola ou Maupassant traversent Paris à pied ; les touristes d’aujourd’hui savent qu’il faut de bonnes chaussures : 10 kilomètres séparent la Porte Maillot et la Porte de Vincennes. Pour sillonner Arles, il est préférable de chevaucher l’un de ces chevaux blancs qui font la renommée du pays. C’est d’ailleurs le cheval qui a servi d’étalon (pardon) pour déterminer la taille des départements français. Ils ont été pensés, selon la vulgate, pour permettre aux citoyens d’accéder au chef-lieu depuis n’importe quelle localité en une journée de cheval. Cette règle a été peu ou prou respectée malgré quelques exceptions, et cela place aujourd’hui la préfecture à un peu plus d’une heure d’automobile des points les plus éloignés du département. Pour circuler à Maripasoula en revanche, la voiture ne sera que peu d’utilité puisqu’il n’y a pas d’autre voie terrestre pour s’y rendre que la piste qui la relie à sa voisine. La pirogue en revanche peut s’avérer utile pour circuler sur la Lawa, un affluent du Maroni, et même se rendre sur l’autre rive, au Surinam. Finalement, on peut rêver d’aventures, de frontières lointaines et de forêts luxuriantes, à partir d’une comparaison des superficies de quelques circonscriptions administratives.

Comparaison des superficies de plusieurs circonscriptions administratives : Maripasoula, le Limousin, l'Aube, Arles et Paris.

Comparaison des superficies de plusieurs circonscriptions administratives : Maripasoula, le Limousin, l’Aube, Arles et Paris.

Les territoires ultra-marins français : ressources pour la classe

Mise à jour des planisphères de l’Outre-Mer français.

planisphère des territoires ultra-marins français

planisphère des territoires ultra-marins français (outre-mer) noir et blanc

planisphère des territoires ultra-marins français (outre-mer) muet

Après la fin des DOM TOM, des statuts juridiques variés et complexes.

D’un point de vue européen, ces territoires sont des RUP (Régions Ultra-Périphériques) ou des PTOM (Pays et Territoires d’Outre Mer). Mais la République Française, après des siècles de colonialisme et de centralisme, a tardivement cédé à ses territoires ultramarins l’autonomie relative qu’ils ont aujourd’hui. Le demi-siècle de décolonisation qui vient de s’achever a maintenu sous souveraineté française de nombreux territoires caractérisés par une très grande variétés de situation et de rapport à la métropole, et donc une variété de statuts juridiques. Trois voies se distinguent : certains territoires obtiennent plus d’intégration au sein de la République, tout en bénéficiant de la décentralisation des compétences de L’État vers les Collectivités : ce sont les DROM (Départements et Régions d’Outre-Mer). Mayotte en est un exemple puisque après avoir refusé de suivre les Comores vers l’indépendance, elle a obtenu la départementalisation. D’autres collectivités ont obtenu une large autonomie, et sans être souveraines, elles peuvent appliquer la coutume locale dans certains domaine au lieu du droit français. Il s’agit des COM (Collectivités d’Outre-Mer) par exemple de la Polynésie Française. Enfin, la troisième voie, qui est celle de l’hésitation entre l’autonomie et l’indépendance, est incarnée par la Nouvelle Calédonie. Le processus d’indépendance, en cours, est entre les mains de sa population.

Voir aussi notre carte de l’Europe et ses RUP

Cartes du site de la Confluence à Lyon

ConfluenceConfluence en 1914Ces deux cartes, réalisées à la demande d’un professeur de collège, pourront par exemple dépanner des enseignants souhaitant travailler avec leurs élèves sur le site de la Confluence à Lyon.

La juxtaposition avec la carte de 1914 montre bien le basculement qui s’est opéré en un siècle (un pas de temps un peu long pour l’analyse des faits urbains mais j’ai été un peu contraint par la documentation). La Confluence de 1914 est l’espace de la relégation urbaine, on peut parler d’exurbanisation pour ce phénomène consistant à reléguer sur les marges urbaines les structures consommatrices d’espaces (gare, arsenal) ou productrices de nuisances (prison, usine à gaz), et souvent les deux. C’est aussi bien sûr l’espace de la relégation sociale (prolétaires, détenus), et pour beaucoup le quartier de Perrache évoque encore aujourd’hui une prostitution mal cachée. En 2014 à l’inverse la dynamique est celle de la création d’une nouvelle centralité et ce terme revient souvent dans les documents produits par les acteurs publics et privés. La séparation nette des usages a fait son temps et l’enjeu n’est plus de produire de l’urbain mais de créer de la ville, c’est à dire un espace de mixité et de densité. Le vert étant à l’ordre du jour, cela ne va pas sans la création de nombreux parcs urbains. On voit en effet que la confluence n’est plus une marge urbaine, le bâti a gagné du terrain partout autour. Enfin, le siècle écoulé a été celui d’une transition économique entre une France vouée à l’industrie, et aujourd’hui le rôle prépondérant accordé aux fonctions commerciales, culturelles et de loisirs.

Le développement durable, en tant qu’objectif, est également présent sur la carte de 2014, avec ses trois piliers (social, environnemental et économique), mais également dans une dimension plus actuelle intégrant un quatrième pilier culturel.

Voici les versions Noir et Blanc pour photocopies :

Confluence1914-NBConfluence-NB

Etats-Unis, deux cartes de l’agriculture niveau collège

USA-agriculture-carte-beltsUSA-agriculture-carte-belts-muette

Deux cartes des fameuses « Belts » et des espaces ruraux et agricoles aux Etats-Unis. Une carte en couleurs pour vidéoprojecteur, une carte muette en noir et blanc à faire compléter par les élèves. La carte est pensée pour localiser les paysages ruraux étudiés en classe de sixième : les types d’orientation agricole sont donc simplifiés, mais même dans leur forme actuelle, ils restent trop complexes pour des 6e, à moins de nécessiter de longues explications. Les trous de la légende portent donc sur quelques mots-clés en lien avec l’étude des paysages ruraux. En revanche, cette carte peut constituer un point de départ à une étude plus approfondie en classe de Seconde. Notez que depuis le début des années 2000, la célèbre Corn Belt est devenue la Corn and Soy Belt. Cartes téléchargeables gratuitement pour usage pédagogique et non lucratif. Pour toute utilisation en ligne, merci de citer vos sources…

Géofiche : L’Union Européenne de l’Arctique à l’Océan Indien

Cet article a fait l’objet de plusieurs remarques de lecteurs attentifs, ce qui montre la complexité du sujet. Nous reproduisons ici celles de M. Philippe Le Gal, et nous en profitons pour le remercier. Mise à jour : avril 2016

Guadeloupe : « Lors du référendum qui s’est tenu sur tout le territoire du DOM que formait alors la Guadeloupe, soit l’archipel guadeloupéen et les îles dites alors du Nord (St-Martin partie française et St-Barthélémy), les habitants de ces deux îles ont répondu majoritairement non à la question qui leur était posée quant à leur maintien au sein du Département et de la Région Guadeloupe, quelque soit l’évolution institutionnelle qui était proposée à cette dernière, soit la fusion des collectivités départementale et régionale en une collectivité unique : les Guadeloupéens refuseront cette option au contraire des Martiniquais et Guyanais. Depuis lors, St-Martin mais aussi St-Barthélémy sont chacune organisée en une collectivité territoriale d’outre-mer, tandis que la Guadeloupe reste un(e) DROM. »

Mayotte« Il est faux de dire que Mayotte est un DROM, car en accédant en 2011 au statut de DOM, Mayotte n’est pas devenue une région. L’île est donc gérée par une seule assemblée élue : son Conseil Départemental, alors que dans cette même région indiaocéanique, La Réunion est un DROM qui, à l’instar de la Guadeloupe, reste gérée par deux assemblées élues : le Conseil Départemental et le Conseil Régional. »

Régions Ultrapériphériques de l'Union Européenne : carte Les régions ultrapériphériques

L’Union Européenne compte 8 régions ultrapériphériques depuis la départementalisation de Mayotte, effective depuis 2011. Ces régions appartiennent à trois pays : la France, le Portugal et l’Espagne. Ces derniers ont été les plus précoces dans l’exploration du continent américain. Sur leur passage, ils ont installé des colons sur les îles volcaniques de l’Atlantique leur permettant de « faire de l’eau » sur la route des Indes. Les Canaries, au large du Maroc, sont une communauté autonome de l’Espagne ayant deux capitales : Santa Cruz de Tenerife et Las Palmas de Gran Canaria. Madère et les Açores sont deux régions autonomes du Portugal, elles ont plus d’autonomie que les districts situés sur la péninsule ibérique. Les cinq autres régions ultrapériphériques sont les 5 DROM français (Départements et Régions d’Outre-Mer). Un archipel et une île des Antilles, la Guadeloupe et la Martinique. La Guyane est un vaste territoire situé sur le continent latino-américain, et ayant une frontière commune avec le Brésil ou le Suriname (ou Surinam). La Réunion appartient à l’archipel des Mascareignes, au large de Madagascar dans l’Océan Indien. Mayotte est une île n’ayant pas suivi le reste de l’archipel auquel elle appartenait, les Comores, dans le processus d’indépendance, et elle a définitivement obtenu le statut de département français d’outre-mer en 2011. Elle est située entre Madagascar et le continent africain, dans le Canal du Mozambique.

Les RUP font partie du territoire de l’UE. Les lois des Etats et les directives européennes s’y appliquent : elles appartiennent à l’espace Schengen et utilisent l’Euro. Elles bénéficient des fonds structurels européens. Les RUP, en effet, ont souvent des difficultés socio-économiques et sont en retard de développement, notamment les RUP françaises (les DROM). Lorsqu’elles sont entourées par des pays très pauvres, les écarts de richesses peuvent attirer les migrants comme en Guyane. Le PIB par habitant de la Guyane française est 5 fois plus élevé que celui du Suriname. La Guyane est beaucoup  plus riche que ses voisins grâce aux emplois créés par la métropole, dans la fonction publique et grâce au centre spatial européen installé à Kourou. On retrouve une situation comparable aux Canaries, avec des flux de migrants d’origine subsaharienne ayant transité par le Maroc.

Les PTOM

Il s’agit de tous les autres territoires dépendant de l’Union Européenne : les territoires de l’outre-mer français, ceux placés sous domination britannique ou néerlandaise, et le Groenland. Les PTOM ont un degré d’autonomie plus ou moins grand. Ils prennent les décisions qui les concernent à l’échelle locale et bénéficient de dérogations dans l’application des directives européennes, par exemple dans la gestion des ressources halieutiques (quotas de pêche). Ils ont une grande importance pour les pays de l’UE en raison de leurs ressources et de l’immense Zone Economique Exclusive (ZEE) qu’ils permettent de contrôler.

L’exemple du Groenland

Groenland carte de synthèse

2e plus grande île du monde après l’Australie, territoire autonome de 60 000 habitants, dépendant du Royaume du Danemark, le Groenland a voté pour une large autonomie en 2008, loi entrée en vigueur en 2009. Il est donc très autonome par rapport à l’UE même s’il a des liens étroits avec elle (il applique les accords de Schengen). Il est autonome par exemple sur le plan des ressources ou de la pêche, mais dépend du Danemark pour les affaires étrangères et la défense. Le Groenland pourrait opter pour l’autodétermination d’ici une décennie. Pourtant, les transferts financiers danois de tous ordres représentent 40 % du PIB, c’est donc la première source de revenus du pays devant la pêche qui représente 25% du PIB et 95% des exportations. Le reste de l’économie est fortement tertiarisé si l’on excepte un maigre secteur agricole (70 fermes consacrées à l’élevage ovin).

Sources :

[Cette partie de l’article a été partiellement vandalisée par des robots pirates]

Matthieu Chillaud, « Le Groenland : entre contrainte géographique et vertus stratégiques » (PDF)

Les Régions Ultrapériphériques de l’Union Européenne, fonds de carte :

Fonds de carte de l’Union Européenne, cliquez ici.

Diaporama du Dessous des Cartes, un peu daté mais intéressant.

Géofiche : La France, 65 millions d’habitants

65,5 millions d'habitants soit 97 habitants par km²Population totale

La France compte environ 65,5 millions d’habitants en 2013. Il s’agit d’une estimation prévisionnelle. Avec une superficie de 675 417 km², le pays a donc une densité de 97 habitants par km². Si on retranche les DROM (Départements et Régions d’Outre-Mer), ce chiffre s’élève à 115 km². C’est peu par rapport à ses voisins européens, surtout du Nord, plus densément peuplés.

Le recensement

En France, le recensement de la population est accompli par l’Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques (INSEE). Depuis 1999 l’INSEE a cessé les recensements décennaux pour sonder une portion de la population française chaque année, mais la totalité des chiffres ne sont exploitables que tous les dix ans. Ainsi, le dernier recensement disponible est celui de 2009. Tous les chiffres donnés ci-après sont ceux de 2009. La France comptait alors 64,3 millions d’habitants dont 62,4 millions en France métropolitaine. Les femmes sont plus nombreuses (32 millions contre 30 millions d’hommes) car si à la naissance le nombre de garçons est supérieur, elles vivent plus longtemps.

6% d'étrangers en France

L’augmentation de la population française

La France a un solde naturel positif (+0,4 %) et un solde migratoire positif (+0,2 %) : son solde démographique est donc positif : la population augmente de 0,7 % chaque année. Les étrangers sont 3,8 millions. Le pays a gagné 4 millions d’habitants en 10 ans. La population française, cependant, vieillit. La part des moins de 45 ans a diminué, et celle des plus de 45 ans a augmenté.

La population active

La population active représente 30 millions de personnes en 2009. Il s’agit de toutes les personnes en âge de travailler ayant un travail ou en recherche d’emploi. Cela exclut les moins de 16 ans, les élèves, les étudiants, les retraités, et les personnes invalides.

La part des agriculteurs continue de diminuer, ils sont aujourd’hui moins de 500 000. Dans la population active ayant un emploi, les employés sont 7,5 millions, les professions intermédiaires 6,6 millions, les ouvriers 5,9 millions, les cadres 4,3 millions, et les artisans, commerçants et chefs d’entreprise sont 1,6 millions.

Source : INSEE 2013, INSEE 2009

Cartes : l’Union Européenne à 28 membres

La Croatie est entrée dans l’Union Européenne le 1er juillet 2013. L’Union compte depuis lors 28 membres. L’occasion de mettre à jour les fonds de cartes ! Voici deux fonds de carte en couleur et en noir et blanc, représentant les 28 pays de l’Union Européenne, les 8 régions ultrapériphériques (RUP) (dans l’ordre : Canaries, Açores, Madère, Guadeloupe, Martinique, Réunion, Mayotte, et Guyane sur le côté).

L'Union Européenne à 28 membres en 2013L'Union Européenne à 28 fond de carte en noir et blanc

À la demande d’un utilisateur, voici les cartes complètes avec noms des états et capitales. (Version UE seule et version continentale)

Carte parlante union européenne pays capitale 28 membres

Géofiche : 7 milliards d’humains sur la Terre

La population mondiale a dépassé les 7 milliards en 2011Population mondiale totale :

7,095 milliards d’individus en 2013. Les sept milliards ont été atteints en 2011. La population mondiale augmente chaque année de 77 millions de personnes. Le pays le plus peuplé du monde en 2013 est la Chine avec 1,349 milliard d’habitants, suivi par l’Inde (1,220 milliard), mais cette dernière pourrait doubler la Chine avant 2025. Presque un humain sur trois est soit chinois, soit indien.

 En troisième position, les États-Unis comptent 316 millions d’habitants. L’Union Européenne, considérée comme un ensemble, prendrait cette troisième place avec ses 505 millions d’habitants.

Source : estimations United States Census Bureau, 2013. Pour certains pays, les recensements datent de 2011 ou 2012.

193 Etats membres de l'ONUNombre de pays dans le monde :

Il est difficile de compter les pays car de nombreux territoires n’ont pas une pleine souveraineté (par exemple, le Groenland, les territoires palestiniens, Andorre). L’Organisation des Nations Unies (ONU) compte 193 Etats membres. Ce nombre a fortement augmenté lors de la décolonisation : le monde comptait 72 pays en 1945, 156 en 1975. Le dernier Etat a avoir adhéré à l’ONU est le Soudan du Sud, en 2011, après son indépendance du Soudan le 9 juillet 2011. Monaco, Andorre, Singapour, sont membres de l’ONU. On atteint le total de 195 pays dans le monde en ajoutant les deux Etats non membres de l’ONU mais ayant le statut d’Etat observateur : le Saint-Siège (Vatican) qui n’a jamais souhaité adhérer, et l’Etat de Palestine depuis le 9 novembre 2012.

Source : Nations Unies, 2013.

Géofiche : L’Asie domine le commerce maritime mondial

La capacité de la flotte de conteneurs dépasse les 500 millions d'EVPLe commerce maritime mondial :

« En janvier 2011, la flotte marchande mondiale avait presque atteint 1,4 milliard de tonnes de port en lourd (tpl), ce qui représente une augmentation de 120 millions de tpl par rapport à 2010. »

En 2010, la capacité des ports mondiaux atteint 530 millions d’équivalents 20 pieds (EVP). La Chine continentale atteint 24 % de la part du trafic des ports à conteneurs. La conteneurisation du transport maritime, commencée dans les années 1970, se poursuit : « la part de la flotte des porte-conteneurs dans la flotte mondiale est passée de 1,6 % en 1980 à plus de 13 % en 2011. » Mais les vraquiers et les pétroliers restent les navires les plus répandus, représentant respectivement 38 % et 43 % de la flotte mondiale.

Source : CNUCED, Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement, Etude sur les transports maritimes, 2011.

Commerce maritime mondial par type de transport : vrac, pétrole, conteneurs

Le conteneur, symbole de la mondialisation :

Inventé en 1956 par Malcom MacLean, un transporteur routier américain, le conteneur est une simple caisse de forme parallélépipédique en métal. Ce mode de conditionnement simplifie les ruptures de charge (le passage d’un mode de transport à un autre, par exemple du bateau au camion), permet de standardiser le transport et surtout facilite le stockage par empilement. Une seule firme chinoise (CIMC) contrôle la moitié de la production mondiale de conteneurs. La Chine produit les deux tiers des conteneurs du monde. Un conteneur coûte environ 1500 € et a une durée de vie de 15 ans.

Il existe trois longueurs différentes : 20, 30, 40 pieds (6, 9 et 12 mètres) pour 8 pieds de largeur (2,5 m). L’unité de mesure du trafic de conteneurs est l’EVP (équivalent 20 pieds). On estime qu’environ 12 millions d’EVP circulent en ce moment dans le monde.

Le leader mondial du transport de conteneurs est l’entreprise danoise Maerks.

Sources : Wikipédia, « conteneur », consulté en avril 2013
Conteneurinfo, consulté en avril 2013

La Chine, un quart du trafic de conteneurs

Classement des ports mondiaux :

Pour le trafic de cargos comme celui de conteneurs, les trois premières places sont occupées en 2011 par des ports asiatiques. Shanghai (Chine) arrive en tête avec 590 millions de tonnes et 32 millions d’EVP, suivi par Singapour : 531 millions de tonnes et 30 millions d’EVP. Pour le transport par cargo, le seul port non-asiatique est Rotterdam (Pays-Bas), en 4e position, avec 435 millions de tonnes, et 7 des 10 premiers ports sont chinois. Pour le transport par conteneurs, Rotterdam arrive en 10e position (12 millions d’EVP). 6 des 10 premiers ports mondiaux sont chinois pour le transport par conteneurs.

Source : American Association of Port Authorities (PDF), 2013

Fonds de carte : Northern Range et Europe du Nord

Northern Range : carte parlanteNorthern Range carte muette

Deux fonds de carte pour traiter les espaces portuaires et maritimes de l’Europe du Nord. Permet de faire apparaître la Northern Range et son extension jusqu’aux portes de la Baltique via le Skagerrak, le Kattegat et le Sund. Frontières des pays bordant ces mers : Royaume-Uni, France, Belgique, Pays-Bas, Allemagne, Danemark et Suède notamment.

Cette carte est libre de droit pour tout usage non-lucratif, sous réserve d’indiquer lisiblement la source, si possible avec un lien hypertexte.

MarineTraffic, la mondialisation par les échanges maritimes

Capture du site le 18 octobre 2012 à 10h44

Le site MarineTraffic.com permet d’observer en temps réel la circulation maritime dans la plupart des zones du monde. Les navires sont légendés en fonction de leur affectation : cargos, tankers, passagers… Un clic sur un navire permet d’obtenir un très grand nombre de renseignements, notamment le pavillon (on peut constater l’ampleur du phénomène des pavillons de complaisance) et souvent une photographie. Lire la suite